“On me contraint” : finalement Alexandre Benalla ira bien devant la commission d’enquête du Sénat

“On me contraint” : finalement Alexandre Benalla ira bien devant la commission d’enquête du Sénat

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LE TOUQUET-PARIS-PLAGE, FRANCE – JUNE 17: French President Emmanuel Macron leaves his house dressed for tennis with his deputy chief of staff Alexandre Benalla (L) on the eve of the second round of the French parliamentary elections on June 17, 2017 in Le Touquet-Paris-Plage, France. The second round of the French legislative elections will take place on June 18, 2018. (Photo by Chesnot/Getty Images)

Affaire Benalla, saison 2 épisode 356.

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Est-ce parce qu’il a discuté avec son entourage ou parce qu’il a fini par réaliser que le Sénat a le pouvoir de le contraindre ? Toujours est-il qu’Alexandra Benalla s’est finalement dit prêt à se rendre devant la commission d’enquête du Sénat le 19 septembre prochain. Interrogé par France Inter mardi 12 septembre en fin de journée, c’est sur un registre pour le moins victimaire que l’ancien “monsieur sécurité” du président de la République a choisi de répondre :

“On me contraint. On m’explique qu’on va m’envoyer des gendarmes et des policiers. Alors, je vais venir à la convocation. Parce qu’on me menace, d’une manière directe. Je vais venir m’expliquer devant la commission d’enquête. Mais elle n’a aucun droit. Elle bafoue notre démocratie.”

“J’irai pas !” avait-il commencé par dire en substance, arguant que tant que l’instruction judiciaire n’était pas terminée, il n’était pas tenu d’honorer ce rendez-vous. “Laissez la justice faire son travail,” disent les chevronnés de la politique.

Oui mais dans les faits, et comme le soulignait Philippe Bas, président de ladite commission, hier : “il n’appartient pas aux personnes convoquées pour être auditionnées de décider de se présenter ou non à cette convocation.” Et de rappeler que si Alexandre Benalla refusait de s’exécuter il pourrait avoir recours à un “huissier ou un agent de la force publique” (comme le stipule l’article 6 de l’ordonnance n°58-1100 du 17 novembre 1958).

La réponse apportée par les membres de la commission d’enquête n’a manifestement pas été du goût de l’ancien chargé de mission de l’Élysée, mis en examen notamment pour violences commises lors de la manifestation du 1er mai.

“Ce sont des petites personnes”

“Ce sont des petites personnes. Qui n’ont aucun droit, et aucun respect pour la République française et la démocratie”, a-t-il ensuite déclaré amer au micro de France Inter, n’hésitant pas à s’en prendre directement à Philippe Bas : “Monsieur Philippe Bas, je mesure très bien mes propos, ce petit marquis m’impose aujourd’hui de venir devant lui, sinon il m’envoie la police ou la gendarmerie. Je viendrai devant Monsieur Philippe Bas.”

Quant à faire preuve de bonne volonté lors dudit entretien devant la commission sénatoriale, rien n’est moins sûr. “Je pourrai répondre à toutes les questions qu’elle me posera, sauf sur celles qui intéressent la justice. C’est-à-dire toutes les questions sur quel était mon rôle à l’Élysée.”

Et si on en croit la ministre de la Justice Nicole Belloubet invitée ce mercredi 12 septembre de la matinale de France Inter, Alexandre Benalla est dans son droit :

“Les principes : il ne doit pas y avoir d’interférence entre une enquête parlementaire et une information judiciaire, car la personne en cause n’a pas les mêmes droits ; et par ailleurs le pouvoir de contrôle du Parlement s’exerce sur l’action du gouvernement, du gouvernement et non de l’exécutif. Le respect de la séparation des pouvoirs c’est très important.”

Une chose est sûre, le feuilleton n’est pas près de s’arrêter.