Extinction Rebellion UK a déclaré vouloir momentanément arrêter ses actions de désobéissance civile. C’était pourtant sa marque de fabrique : Extinction Rebellion est né au Royaume-Uni en revendiquant ce mode d’action. C’était même la base de ce mouvement : bousculer l’espace public pour alerter sur l’urgence climatique.
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Tout a commencé en 2018 avec une manifestation sauvage devant le Parlement britannique : une déclaration de rébellion à laquelle avaient participé plusieurs députés britanniques ainsi que Greta Thunberg et qui avait été suivie par plusieurs actions de désobéissance civile dans la semaine.
“Quand l’espoir meurt, l’action commence”
Dès ses débuts, le mouvement a été soutenu par des centaines de chercheurs en Europe avec des tribunes dans The Guardian, Le Monde ou Le Soir, et il a accouché de soixante-douze organisations sœurs en France, en Irlande, au Brésil, en Inde, au Japon, en Suède ou encore aux États-Unis. Blocage de route, occupation de centre-ville, militants collés au tarmac d’aéroport, métro immobilisé… Depuis cinq ans, les militants d’Extinction Rebellion multiplient ce genre de mobilisations avec un slogan : “Quand l’espoir meurt, l’action commence”.
Cette année, les actions de désobéissance civile se sont multipliées et ont été revendiquées par d’autres mouvements : de la soupe a été lancée sur des tableaux, des hommes et des femmes se sont assis sur des routes pour bloquer le passage, des collectifs français comme Dernière Rénovation se sont réclamés de ces modes d’action et de lutte…
Dans ce contexte, cette déclaration d’Extinction Rebellion est intéressante, même si le communiqué de presse qui l’accompagne n’en dit pas tellement plus sur les motivations qui poussent aujourd’hui la branche UK du mouvement à se défaire de ce mode d’action. Le mouvement estime-t-il qu’il ne convient plus à l’urgence climatique ? Se pose-t-il des questions sur l’efficacité de la désobéissance civile pour alerter le plus grand nombre sur les catastrophes à venir ? Les dernières actions dans les musées à travers l’Europe et la violence des réactions qu’elles ont suscitées ont-elles déclenché une réflexion en interne sur la question ?
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Quoi qu’il en soit, ils annoncent dans leur communiqué : “Cette année, nous donnons la priorité à la participation plutôt qu’aux arrestations, au relationnel plutôt qu’aux blocages de routes”, et se donnent pour objectif de réunir plus de 100 000 personnes devant le Parlement britannique pour une manifestation le 21 avril.
Reste à savoir si les 71 autres organisations Extinction Rebellion à travers le monde suivront la maison mère dans cette nouvelle approche de la lutte, loin de la promesse et des modes d’action qu’ont suivis des milliers de militants.