*Chaque jour, Konbini news s’engage à faire de la place à de l’information qui n’a rien à voir avec l’épidémie de coronavirus. Ça s’appelle “Et pendant ce temps” et aujourd’hui, notre regard se tourne vers l’Arctique.
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C’était il y a un peu moins d’un an, en juin 2019. Des feux de forêt sans précédent s’étaient déclarés dans le cercle polaire arctique. En quelques semaines, une centaine d’incendies avaient éclaté de l’Alaska jusqu’à la Sibérie, en passant par le Groenland. Cette catastrophe naturelle avait fait la une de l’actualité.
Aujourd’hui, des scientifiques craignent que ces incendies aient “couvé sous la cendre tout l’hiver”, rapporte The New Scientist, traduit par Courrier international. D’où leur surnom imagé d’“incendies zombies”.
Des chercheurs du consortium Alaska Fire Science cherchent à comprendre comment des feux peuvent survivre aussi longtemps dans des conditions particulièrement rudes – à savoir un hiver froid et humide.
Publiée ce mois-ci, leur étude corrobore la publication de The New Scientist qui se base sur des images satellites pour remonter la piste de ces “incendies zombies”. Selon ces clichés, les endroits où il y a aujourd’hui des départs de feux correspondent aux “cicatrices” laissées par les incendies l’année dernière.
“Les incendies hivernants émergent généralement à l’intérieur ou à proximité de l’incendie de l’année précédente”, note l’Alaska Fire Science dans son rapport. Et d’ajouter : “Les incendies d’hivernage sont plus susceptibles de se produire l’année suivant une grande année d’incendies.”
Des incendies profonds
L’étude met également en avant un autre critère pour expliquer ces retours de flammes. Ces feux couvants ont des chances de survivre dans les endroits où l’incendie précédent a été profond dans le sol organique.
Or, l’année dernière, ce sont bien les sols tourbeux de ces régions qui inquiétaient les scientifiques. Leur composition pouvait permettre aux feux de brûler pendant des jours, voire des mois. En plus d’être destructeurs, ils libèrent d’importantes quantités de CO2.
Toutefois, ces “incendies zombies” ne sont pas une fatalité, selon Jessica McCarty qui enseigne à l’université Miami, à Oxford, dans l’Ohio, citée par Courrier international. Un travail de terrain pourrait permettre de les repérer. C’est déjà le cas l’hiver en Alaska, où les chasseurs et les promeneurs ont l’habitude de signaler les emplacements de foyers actifs au service forestier.
“Sans cette information in situ, nous ne les trouverions jamais avec des données satellitaires, car ils sont souvent encore partiellement recouverts de neige”, explique-t-elle.
Malgré ce faisceau d’indices concordants, il est impossible d’être certain que ces nouveaux feux sont une réactivation d’anciens ou s’ils ont été allumés par des personnes quand la neige a fondu, précise Courrier international. Il faudra pour cela, se rendre sur place.