C’était une décision attendue depuis fin avril 2019 : lors de la conférence de presse de sortie du “grand débat”, Emmanuel Macron avait fait la promesse de supprimer l’École nationale d’administration (ENA). Créée en 1945 par le général de Gaulle, l’ENA a été fortement critiquée pendant la crise des gilets jaunes pour sa formation d’élites “hors sol”.
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Emmanuel Macron va présenter jeudi les grandes lignes de sa réforme de la haute fonction publique, qui devrait comprendre le remplacement de l’ENA par une nouvelle école plus ouverte à la diversité. L’Élysée a indiqué que le chef de l’État doit s’exprimer en visioconférence dans l’après-midi devant plusieurs centaines de cadres dirigeants de l’État à l’occasion de la Convention managériale de l’État organisée par Matignon, qui réunira préfets, ambassadeurs, chefs d’administrations centrales ou recteurs.
Le chef de l’État pourrait ainsi annoncer son remplacement par une nouvelle école afin de diversifier son recrutement, son enseignement et le mode de classement des élèves, selon une source proche de l’exécutif. L’ENA est connue comme étant une école qui forme les futurs dirigeants politiques : quatre des six derniers chefs de l’État, dont Emmanuel Macron, sont issus de cette école, installée à Strasbourg.
L’ascenseur social “fonctionne moins bien qu’il y a 50 ans”
En février dernier, à Nantes, Emmanuel Macron avait insisté sur la nécessité d’ouvrir les voies d’accès aux grandes écoles d’administration à des jeunes d’origine modeste afin que plus “aucun gamin dans notre République se dise : ‘Ce n’est pas pour moi'”. Il avait alors dressé un constat sombre de “l’ascenseur social” français qui “fonctionne moins bien qu’il y a 50 ans”, car la mobilité “est très faible”. La diversité dans la fonction publique est l’un des piliers de l’agenda en faveur de “l’égalité des chances” qu’Emmanuel Macron cherche depuis plusieurs mois à promouvoir.
Lors de la Convention managériale de l’État de ce jeudi, Jean Castex et Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, présenteront les grands axes de l’ordonnance sur la réforme. Ce texte, qui doit réformer l’ordonnance de 1945 régissant le recrutement des hauts fonctionnaires, comporte de nouvelles mesures sur la formation et les carrières de la haute fonction publique, “dont le rôle essentiel, a fortiori en temps de crise, sera réaffirmé”, selon l’Élysée.
Son objectif est “d’offrir aux Français un service public plus proche, plus efficace, plus transparent et plus bienveillant”, a expliqué l’Élysée. Après un examen en Conseil des ministres en mai, la réforme devrait être adoptée avant le 7 juin.