Il a précisé qu’il ne devrait “rien coûter à l’employeur”.
À voir aussi sur Konbini
© LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
“Tout se jouera ce soir”, avait déclaré Alain Juppé à propos de l’allocution présidentielle d’Emmanuel Macron, qui prononçait ce lundi 10 décembre un discours crucial pour la suite de son quinquennat avec l’ambition de convaincre les Français qu’il a compris le message de la crise des “gilets jaunes”. Il s’agissait de sa première expression publique depuis plus d’une semaine.
De tous bords, le chef de l’Etat était appelé à mettre en place des “mesures fortes et concrètes”, en premier lieu sur le pouvoir d’achat. Il a donc annoncé la hausse de 100 euros par mois du Smic (Salaire minimum de croissance) “sans qu’il en coûte rien pour l’employeur”.
Avant cette annonce, la ministre du Travail Muriel Pénicaud avait pourtant semblé exclure un “coup de pouce” au SMIC, en prévenant qu’une telle mesure détruirait des emplois. Emmanuel Macron a en outre fait savoir que les retraités touchant moins de 2 000 euros par mois allaient être exemptés de la hausse de la CSG.
Gilles Le Gendre, le chef de file des députés La République en Marche, avait quant à lui plaidé pour “des mesures d’apaisement immédiates”, “pas forcément très nombreuses”, mais qui permettent d’“accélérer un certain nombre de mesures déjà sur la table”.
Pour l’exécutif, l’urgence est de tenter d’éviter un “acte V” de la contestation alors que des appels à manifester sont déjà lancés sur les réseaux sociaux pour le 15 décembre. L’acte IV a rassemblé samedi quelque 136 000 manifestants et s’est soldé par un nombre record d’interpellations, plus de 320 blessés et encore des dégâts dans de nombreuses villes, particulièrement à Paris, Bordeaux et Toulouse.
Ce discours était très attendu par les “gilets jaunes” qui ont fustigé le “silence” du président, dont ils réclament chaque jour la “démission” sur les rond-points qu’ils occupent.
“Il va falloir des mesures fortes et concrètes tout de suite, mais on a peu d’espoir”, avait déclaré à l’AFP Laetitia Dewalle, porte-parole de la contestation dans le Val-d’Oise. Au-delà des annonces, “on attend une sincérité” de la part d’Emmanuel Macron, “qu’il ne soit pas dans un rôle”, avait-elle ajouté.
À ce sujet, dans son adresse à la nation, le président a déclaré ressentir comme “juste à bien des égards” la colère des “gilets jaunes” et avoir conscience qu’il lui était “arrivé de blesser” certains par ses propos. Enfin, Emmanuel Macron a annoncé que les heures supplémentaires et la prime de fin d’année allaient être défiscalisées.
Konbini avec AFP