Alors qu’en ce moment même, le procès des attentats du 13-Novembre est filmé pour un archivage historique, le débat a été relancé : mais à quoi donc peuvent encore servir les journalistes-dessinateurs d’audience ? Que peuvent-ils apporter de plus, qu’un appareil photo ne pourrait capturer ?
En France, seules dix personnes vivent à plein temps de cette profession, dont seulement deux femmes. Elisabeth de Pourquery est l’une d’entre elles.
Pour la dessinatrice, le croquis est bien plus qu’un simple dessin. C’est tout d’abord un marqueur historique. Depuis le procès Dominici, en 1954, les appareils photo ont été légalement bannis des salles d’audience. Restent donc les dessins, seuls intermédiaires pour que le grand public puisse “voir” la justice. Le dessin a aussi l’avantage d’être moins intimidant qu’une caméra, ce qui facilite sans doute la prise de parole pour certains témoins ou accusés.
“Je ne pensais pas qu’un jour, j’arriverai à vendre un dessin”
En 7 ans, elle a suivi et dessiné plus de 150 procès. Après un changement de carrière et une formation dans une école d’illustration et de bande dessinée, elle s’est reconvertie dans le milieu très fermé des dessinateurs d’audience.
Choix du papier ou du numérique, des couleurs, des instants représentés, le croquis d’audience est aussi très technique. Il requiert quelques secondes à quelques minutes. Le temps de croquer une scène dépend généralement des médias pour lesquels les dessinateurs travaillent.
Pour Konbini news, Elisabeth de Pourquery, revient sur son parcours, son métier, et sur l’importance du dessin d’audience qui mérite, selon elle, d’être élevé au rang d’objet d’art.