Le phénomène est très important en Corée du Sud, où près de 90 % de la population est connectée.
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혜화시위, 3시30분 기준 1만 돌파 #혜화시위 #불편한용기 pic.twitter.com/GSW921C02S
— 개시건방진 므닞 (곤) ?? (@nueogeeL) 9 juin 2018
Elles étaient 22 000 le 9 juin dernier dans le quartier de Hyehwa, au nord de Séoul. Certaines avaient le crâne rasé, d’autres agitaient des pancartes au slogan sans ambage : “Ma vie n’est pas ton film porno.” Ces Sud-Coréennes ont protesté contre l’impunité dont bénéficient les auteurs de vidéos prises à l’insu des femmes et diffusées sur Internet.
Vendredi 29 juin, Le Monde est revenu dans le détail sur le phénomène de cette pratique, baptisée le “molka” en Corée du Sud. Une tendance qui n’est pas sans rappeler celle du upskirting, qui désigne en anglais le fait de regarder, de prendre en photo ou de filmer sous la jupe d’une femme.
Concernant le molka, Le Monde rapporte qu’il arrive que des images soient prises par un proche alors que les femmes sont endormies ou par des caméras installées dans les toilettes publiques. Il existerait même des applications permettant de filmer en toute discrétion en affichant des images d’illustration anodines sur l’écran.
Une justice à deux vitesses
Ces milliers de femmes se sont mobilisées après qu’un fait divers a révélé les différences de traitement entre les hommes et les femmes sur ce phénomène. Une femme qui avait filmé un de ses collègues alors qu’il était nu a fait l’objet d’un lynchage médiatique. De leur côté, les hommes sont rarement inquiétés dans ce genre d’affaire.
Or, les victimes de molka sont presque toujours des femmes. Selon Le Monde, la police coréenne estime à 6 000 par an le nombre d’affaires de ce genre entre 2013 et 2017. Une étude de l’association des avocates de Corée (KWLA) affirme que 24,9 % des crimes sexuels étaient liés aux caméras espion en 2015.
Ces images prises à l’insu des femmes circulent ensuite sur Internet. Ironie du sort, l’un des plus gros sites où transitaient ces images, Soranet, était tenu par une femme, qui a été arrêtée lundi dernier, comme le rapporte 20 Minutes. Le site en question avait fermé en 2016 car il diffusait des images tournées illégalement.
Face à l’ampleur du phénomène, la mairie de Séoul a affecté une partie du personnel d’une unité spécialisée dans la lutte contre la petite criminalité à “la recherche des caméras espion dans les lieux publics”. Cette équipe est 100 % féminine.