Ils veulent se faire entendre. Que ce soit à Paris, à Nantes, à Besançon ou encore en Corse, les lycéens ont bloqué ou tenté de bloquer leur lycée pour protester contre le protocole sanitaire dans les établissements scolaires établi avec ce deuxième confinement. Les élèves pointent du doigt un protocole qui n’a quasiment pas été modifié, malgré la recrudescence des cas touchés par le coronavirus. À Paris, une dizaine de lycées étaient concernés, a indiqué le rectorat à l’AFP. La situation s’est rapidement stabilisée en début de matinée dans la capitale.
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Des blocages un peu partout en France
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L’indignation a gagné toute la France, y compris la Corse, et notamment Bastia, rappelle France Bleu Haute-Corse. Palettes de bois, containers à ordures, tout était bon pour faire barrage. Les lycéens demandent entre autres la fermeture de leur établissement. Le protocole sanitaire qui vise à endiguer l’épidémie de Covid-19 n’est, selon eux, pas suffisant. Ils dénoncent des classes surchargées.
Contactée par Konbini News, Alice Rivière, coprésidente de l’association de parents d’élèves FCPE 93, rejoint pleinement l’avis des élèves : “Toutes les difficultés à gérer toute l’année sont augmentées en période de pandémie. Le protocole sanitaire ne peut pas être respecté dans les établissements parce qu’il n’y a pas suffisamment de place [dans les classes]. Comment respecter les distanciations quand il y a des classes avec 35 élèves ? L’application du protocole sanitaire est impossible dans des situations comme celles-là.”
Plus encore, l’hommage rendu à la rentrée à Samuel Paty vient intensifier “l’effet cocotte-minute” dont elle parle la coprésidente de la FCPE 93. Le plus important pour elle est “d’instaurer une distanciation entre les élèves”, ce qui implique un recrutement d’adultes plus important pour que le protocole sanitaire soit réellement efficace.
L’intervention des forces de l’ordre
Même si certains blocus se sont passés sans encombres, ce n’est pas le cas de plusieurs lycées parisiens. La tension est notamment montée mardi matin, au lycée Colbert, dans le 10e arrondissement. Échauffourées, gaz lacrymogènes, beaucoup d’images ont circulé sur les réseaux sociaux, notamment Twitter.
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D’autres établissements, comme les lycées Turgot, Sophie-Germain, Charlemagne ou encore Hélène-Boucher, ont eux aussi fait des blocus mardi matin.
Au lycée Pasteur de Besançon, une centaine d’élèves étaient mobilisés : “Dans notre lycée, les couloirs sont étroits, on est collés-serrés, c’est impossible de ne pas se toucher” et “il y a 35 élèves par classe, dont certains ne mettent pas le masque et ne se font pas réprimander”, confie à l’AFP Anaëlle David, élève en terminale. “Si on reste au lycée, on risque de se faire contaminer”.
Un appel à la grève
Plusieurs syndicats plaident depuis des semaines pour un renforcement des règles et l’accueil des élèves en effectifs réduits, via un système de rotation. Une option qui n’est “pas privilégiée” à ce stade par le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, qui veut pouvoir accueillir “tous les élèves sur l’ensemble du temps scolaire”, rappelle l’AFP.
Le Snes-FSU, premier syndicat enseignant du secondaire, a déposé des préavis de grève. “C’est inacceptable qu’on ait fait la rentrée dans les mêmes conditions sanitaires qu’au mois de septembre, alors que le virus circulait beaucoup moins alors”, dénonce Sophie Vénétitay à l’AFP, secrétaire générale adjointe du Snes-FSU.
Le syndicat demande en urgence “le passage à des demi-groupes”, la “réorganisation de la demi-pension”, le “recrutement d’agents pour nettoyer davantage les salles” et une “réflexion pour renforcer l’aération”.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a évoqué ce week-end une “possible” fermeture des établissements si les mesures de ces derniers jours ne sont pas “suffisamment efficaces”.