Un feu qui part des combles, une flèche qui s’effondre et un monument historique qui menace de vaciller : voilà ce que l’on sait du violent incendie qui a ravagé l’emblématique cathédrale Notre-Dame de Paris, avant d’être maîtrisé tôt ce mardi 16 avril
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Le feu parti des combles
L’incendie a pris vers 18 h 50. “J’étais pas loin, j’ai vu les fumées. Au départ je pensais que c’était l’Hôtel-Dieu et puis en fait j’ai compris que c’était la cathédrale. Je suis arrivé, les cendres ont commencé à tomber”, raconte Olivier De Chalus, le responsable des guides bénévoles de la cathédrale.
Le feu est parti des combles, puis s’est propagé extrêmement vite à une grande partie du toit. Les flammes ont dévoré la charpente, longue de plus de 100 mètres et baptisée… “la forêt”, “en raison du grand nombre de poutres qu’il a fallu utiliser pour la mettre en place, chaque poutre provenant d’un arbre”.
Une enquête a été ouverte pour “destruction involontaire par incendie”, a annoncé le parquet de Paris.
La piste d’un départ de feu accidentel depuis le chantier en cours sur le toit de la cathédrale “retient l’attention des enquêteurs en l’état des investigations”, a précisé une source proche du dossier.
Les ouvriers du chantier étaient entendus dans la nuit par les enquêteurs, selon le parquet.
Incendie “maîtrisé”
Les pompiers ont annoncé tôt ce mardi que l’incendie était “complètement maîtrisé” et “partiellement éteint“. Seuls des “foyers résiduels” demeuraient actifs.
Vers 22 h 50, les “deux tours de Notre-Dame [étaient] sauvées” et sa structure “sauvée et préservée dans sa globalité“, selon le général Jean-Claude Gallet, commandant de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris.
Dès le départ du feu, un important dispositif de secours a été mis en place.
Quatre cents pompiers avec 18 lances à incendie, certains juchés sur des bras mécaniques à des dizaines de mètres de hauteur, ont lutté pour tenter de circonscrire au plus vite le feu. L’eau était pompée directement depuis la Seine située à quelques dizaines de mètres, à l’aide de petites embarcations reliées à d’immenses tuyaux.
Utiliser des Canadair sur le bâtiment était inenvisageable : “Le largage d’eau par avion sur ce type d’édifice pourrait en effet entraîner l’effondrement de l’intégralité de la structure”, a tweeté la Sécurité civile.
Quels dégâts ?
Vers 19 h 50, la flèche de la cathédrale, l’un des symboles de Paris avec ses 93 mètres de hauteur, s’effondre. En quelques heures, une bonne partie du toit de l’édifice semble avoir été réduite en cendres.
“L’ensemble de la toiture est sinistré, l’ensemble de la charpente est détruit, une partie de la voûte s’est effondrée, la flèche n’existe plus”, a indiqué mardi au petit matin Gabriel Plus, porte-parole des pompiers de Paris.
“Les deux beffrois [parties qui abritent les cloches, ndlr] ont été sauvés”, a-t-il ajouté, soulagé, “imaginez : la charpente des beffrois fragilisée, les cloches qui s’effondrent, c’était vraiment notre crainte !”
“L’ensemble des œuvres d’art qui étaient dans la partie ‘trésor'”, ont été sauvées, a-t-il également précisé, dont la couronne d’épines et la tunique de Saint Louis.
“Des années de travaux”
Restaurer le bâtiment prendra “des années de travaux“, a estimé le nouveau président de la Conférence des évêques de France (CEF), Eric de Moulins-Beaufort.
“Nous la rebâtirons”, a affirmé peu avant minuit Emmanuel Macron, ajoutant que “le pire a été évité, même si la bataille n’est pas encore totalement gagnée”.
“Pour répondre à de multiples demandes”, la Fondation du patrimoine va lancer mardi une “collecte nationale” pour la reconstruction de Notre-Dame, a-t-elle annoncé dans un communiqué à l’AFP.
Dans la nuit, la famille Pinault, l’une des plus riches de France, a annoncé débloquer 100 millions d’euros pour Notre-Dame.
Konbini news avec AFP