Dans une allocution télévisée, le président de la République a confirmé les rumeurs qui circulaient depuis hier. Un confinement obligatoire va être mis en place pour une durée de quinze jours minimum, pour faire face à la crise sanitaire que connaît la France, “devenue une réalité immédiate, pressante.” “Les circonstances nous y obligent. Nous sommes en guerre”, a assuré le président.
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Évoquant la fermeture des écoles, universités, cafés, restaurants et l’interdiction des rassemblements de plus de cent personnes, le chef de l’État a expliqué qu’il fallait aller plus loin, évoquant les Français qui ont “bravé les consignes” en se rendant dans des parcs et des lieux publics en groupe ce dimanche. “Vous risquez de contaminer vos amis, vos parents, vos grands parents”, a-t-il déclaré.
“Je vous le dis avec force : respectons les gestes barrière, les consignes sanitaire”, pour “réduire la pression sur les services de réanimation”, a-t-il poursuivi.
“Chacun d’entre nous doit limiter à tout prix le nombre de personnes avec qui il est en contact chaque jour”, a-t-il justifié, assurant s’appuyer sur les experts scientifiques. Les trajets nécessaires seulement seront autorisés : pour se soigner, pour faire ses courses, pour aller travailler quand le télétravail est impossible et “pour faire un peu d’activité physique”, mais sans retrouver d’autres gens.
“Nous sommes en guerre”
Le second tour des élections municipales est donc reporté après un “accord unanime” et “toutes les réformes en cours” sont suspendues, y compris la réforme du système des retraites.
“Toute infraction à ces règles sera sanctionnée”, a précisé Emmanuel Macron, assurant qu’il y aurait des vérifications : “nous posons des interdits, il y aura des contrôles”. Et de poursuivre : “je vous demande aussi de garder le calme”, évoquant des “phénomènes de panique” et des “fausses informations”.
À plusieurs reprises, le chef de l’État a répété “nous sommes en guerre“, précisant que si l’ennemi était “invisible”, il est “bien là”. Et il a promis que “tout le matériel nécessaire” tel que les masques et les gels, qui manquent aux personnels médicaux et hospitaliers, allait être livré sur “tout le territoire national”.
“Nous devons aussi aux soignants la garde de leurs enfants”, évoquant un service minimum de garde mais également des “taxis et les hôtels [qui] pourront être mobilisés à leur profit”. “L’État paiera”, a-t-il promis, ajoutant :
“Les armées apporteront leur concours pour déplacer les malades les plus infectés et réduire la congestion des hôpitaux de certains territoires.”
Fermeture des frontières et ordonnances
Les frontières à l’entrée de l’Union européenne et de l’espace Schengen seront fermées dès demain midi, à l’exception des Français actuellement à l’étranger souhaitant rentrer sur le territoire français.
“Pour les plus précaires, les plus démunis, les personnes isolées”, le président a promis que les collectivités locales et associations allaient, avec le gouvernement, leurs apporter les services nécessaires.
“Aucun Français ne sera laissé sans ressource, aucune entreprise ne sera livrée au risque de faillite”, a-t-il également promis. Les factures d’eau, de gaz, d’électricité et les loyers vont être suspendus pour les entreprises en difficulté. Et le dispositif de chômage partiel va être “massivement élargi”. En détail, Emmanuel Macron a déclaré :
“Nous mettons en place un dispositif exceptionnel de report de charges fiscales et sociales, de soutien au report d’échéances bancaires, et de garantie de l’État à hauteur de 300 milliards d’euros pour tous les prêts bancaires contractés auprès des banques pour les plus petites entreprises. Celles qui font face à des difficultés n’auront rien à débourser, ni les impôts, ni les cotisations sociales ; les factures de gaz ou d’électricité ainsi que les loyers devront être suspendus.”
Autre annonce importance : il a fait savoir qu’un projet de loi allait être voté mercredi pour légiférer par ordonnance dans les domaines “relevant de la gestion de crise”.
Enfin, Emmanuel Macron a indiqué qu’il s’adresserait “régulièrement” à la Nation. “Plus nous agirons ensemble et vite, plus nous surmonterons cette épreuve”, a-t-il conclu, enjoignant chaque citoyen à ne “céder ni à la panique ni au désordre”.