Les lycéens semblent être rentrés dans le rang. Et s’ils préparaient l’offensive ?
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(© Janek Skarzynski/AFP)
Début décembre, ils lançaient leur mouvement dans le sillage de celui des gilets jaunes avec de nombreuses revendications, parmi lesquelles la suppression de la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE) sur la sélection à l’entrée des universités et celle de Parcoursup, ainsi que l’abandon du projet de service national universel.
Au pic de la mobilisation, près de 300 lycées, soit 5 à 7 % des établissements, ont été bloqués dans l’Hexagone. Le 6 décembre, dernier nous étions avec les élèves du lycée Lamartine à Paris :
Seulement voilà, entre décembre 2018 et janvier 2019, il y a eu les vacances de Noël – une période de deux semaines à laquelle la mobilisation n’a pas survécu. Et ce serait mentir que de dire que les organisations syndicales lycéennes ne l’avaient pas vu venir.
“On a perdu la mobilisation. Les lycéens avaient envie de retourner en cours”, reconnaît bien volontiers Marouane Majrar, vice-président de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) interrogé par Konbini news.
Louis Boyard, qui est à la tête d’une autre organisation syndicale, l’Union nationale lycéenne syndicale et démocratique (UNL), avance une autre explication : “La répression policière a énormément joué. Certains lycéens n’avaient pas envie de continuer, et on peut le comprendre.”
Le jeune homme fait référence aux blessés lors des journées de blocus : les Flash-ball n’ont pas épargné certains lycéens, blessés au visage. À cela s’ajoute ce qu’il appelle la “répression administrative” de certains établissements – comprenez les conseils de discipline, qui sanctionnent les élèves qui participent à des blocus.
Le mouvement peut-il renaître ?
Selon Nevia, élève de 1re L dans un établissement parisien, le mouvement n’a jamais pris fin. Elle assure que des tentatives de blocus ont eu lieu dans son établissement depuis la rentrée : “Certains élèves se sont calmés, parce qu’ils sont en terminale et qu’ils ont Parcoursup bientôt, mais la mobilisation n’est clairement pas terminée.”
“Nous, on y croit. C’est comme pour le mouvement des gilets jaunes. Il y a eu un moment en décembre où il s’est un peu essoufflé. Mais on est capable de remobiliser les lycéens dans la rue”, affirme Marouane Majrar du FIDL.
Et les organisations syndicales lycéennes semblent enfin s’être mises d’accord sur une nouvelle date. Le rendez-vous est donné le 5 février prochain, suite à l’appel de la CGT à une journée nationale de grève et de mobilisation, à laquelle participeront aussi les gilets jaunes.
La difficulté, comme toujours, est d’arriver à la fameuse “convergence des luttes”.”Tout le monde n’en fait qu’à sa tête, c’est très difficile de trouver un accord avec les organisations syndicales”, reconnaît l’un des porte-parole du Syndicat général des lycéens (SGL).
Parallèlement, le mouvement des professeurs en colère, les stylos rouges, peine à faire entendre sa voix. Peut-être est-il temps de faire cause commune ?