La photo de Clara, 21 ans, le visage ensanglanté et tuméfié, a été retweetée des milliers de fois en moins de 24 heures. Battue dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 octobre à Lille devant chez elle, la jeune femme a documenté son agression dans un thread sur Twitter.
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Comme elle le raconte dans plusieurs posts, Clara qui habite seule, tombe nez à nez avec deux jeunes garçons assis sur le pas de sa porte, alors qu’elle rentre chez elle dans la nuit samedi.
Contactée par Konbini News, elle décrit “des mecs lambdas”, des “étudiants de 22-23 ans, grand maximum” qui lui semblent très éméchés.
“Ils avaient la tête baissée, comme s’ils allaient vomir”, se souvient Clara. Elle leur demande poliment de se décaler pour accéder à la porte de son immeuble. Le premier se lève en titubant. La jeune femme a les yeux rivés dans son sac à main pour chercher ses clefs, lorsque son camarade lui assène un premier coup dans le nez.
“Je suis tombée au sol, parce qu’il a vraiment mis toute sa force. Comme il était bourré, son corps est parti en avant”, se remémore-t-elle. Alors qu’elle est à terre, elle reçoit un second coup de poing.
“Quand j’étais sur le sol, il s’est mis au-dessus de moi et il m’en a remis un deuxième au niveau de l’œil”. Elle raconte ensuite les cris de son pote qui lui répète : “Arrête“. Et ses excuses sommaires : “Je suis désolé. D’habitude, il n’est pas comme ça, c’est un mec cool”.
Clara restera plusieurs minutes clouée au sol par la peur. “Si ça se trouve ils vont revenir et me tuer”, se répète alors la jeune femme.
Elle sera finalement relevée par d’autres jeunes femmes qui croient à un malaise. Lorsqu’elle rentre chez elle, le visage en sang, la peur se transforme en colère.
“Éduquez vos fils”
C’est alors qu’elle prend la plume sur Twitter pour raconter son agression, sans imaginer l’ampleur de la réponse.
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“Au départ, j’ai aussi fait ça parce que je voulais retrouver des témoins”, nous explique Clara. À ce jour, son thread n’a pas permis d’identifier son agresseur malgré les nombreux partages, commentaires et likes qui ont surpris la jeune femme.
Il y a bien sûr les messages de soutien, mais aussi de nombreux commentaires racistes qui lui ont laissé un goût amer. Avec minutie, elle répond à ceux-là qu’il s’agissait de deux hommes “de type européen“, que ce soit bien clair.
De même, elle ne veut pas faire de généralités sur les hommes, “tous agresseurs”. “Les gens comme ça pour moi ce ne sont pas des hommes, moi je les qualifie comme des animaux. Mon père et mon frère n’ont rien à voir avec eux”, insiste la jeune femme.
En attendant son jour de repos pour pouvoir aller porter plainte, Clara doit vivre avec ce traumatisme physique et psychologique :
“Je ne vois plus ma rue de la même manière. Je pense même que je vais déménager. Ensuite j’ai très mal à l’œil, je saigne tout le temps du nez et j’ai vraiment un énorme bleu.”
Ensuite, celle qui se décrit comme “la fille qui n’avait jamais peur de rentrer la nuit”, ne fait désormais plus jamais de trajet seule le soir.
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Morale de l’histoire, signée Clara : “Éduquez vos fils.”