“Arrêtons ce gaspillage de vies, cette course au profit et cette surproduction qui traite les êtres sensibles comme des déchets que l’on jette”, implore Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 millions d’amis, dans une vidéo choc révélée ce mardi par la Fondation et l’association de défense des animaux L214.
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Celle-ci se dit “révoltée” par “l’horreur” des images tournées le 3 mai dernier par des militants des droits des animaux dans un élevage breton de poules pondeuses, à Caro, dans le Morbihan. Et elle appelle les consommateurs à “combattre une barbarie qui se passe ici en France”.
“Il n’y a aucune transparence sur la réalité de ces élevages intensifs”, regrette-t-elle, dénonçant que“plus de 190 000 poules y sont entassées dans des cages alignées à perte de vue”. “Elles ne voient jamais la lumière du jour, ne peuvent pas étendre sereinement leurs ailes” et disposent de l’équivalent d’une feuille A4 maximum chacune.
“Leurs œufs se retrouvent notamment dans des produits préparés, des gâteaux préparés ou des pâtisseries”, avertissent les deux associations, qui rappellent l’omniprésence du groupe Avril sur le marché.
Des poules “condamnées à agoniser”
Elles sont envoyées à l’abattoir “à l’âge d’un an et demi à peine, parce que leur productivité baisse”, poursuit Reha Hutin. Selon l’ONG, c’est un ramassage “rapide et violent” qui a lieu, direction l’abattoir, et certaines tombent au sol durant ce procédé. Elles sont alors “condamnées à agoniser”, “sans eau ni nourriture”, jusqu’à “mourir de faim et de soif”, selon l’association, qui rappelle qu’une poule en bonne santé peut vivre dix à douze ans.
Un scandale aux airs de déjà-vu, puisqu’en 2018 déjà, l’association L214 pointait du doigt les conditions déplorables d’un élevage intensif de l’Essonne qui fournissait le groupe Avril, épinglé à plusieurs reprises par l’association. Un sujet qui avait à l’époque été couvert par Konbini news.
Les deux associations ont fait savoir qu’elles porteraient plainte pour “sévices graves et mauvais traitements” auprès du procureur de la République de Vannes et elles demandent au groupe Avril de “s’engager à bannir l’élevage en cage pour toutes ses activités d’ici 2025”. Elles ont lancé une pétition pour interpeller le groupe, qui s’est engagé à bannir l’élevage en cages pour sa marque Matines, mais pas pour les autres, parmi lesquelles la célèbre Ovoteam.
Depuis février 2015, les animaux sont reconnus comme des “êtres vivants doués de sensibilité” dans le Code civil et, selon un sondage Yougov publié en 2018, neuf Français sur dix sont opposés à l’élevage intensif de poules.