Un Thierry Henry comme on l’avait jamais vu. Invitée du podcast The Diary Of A CEO de Steven Bartlett, la légende du football français et d’Arsenal s’est confiée sans filtre sur la dépression dont il a souffert quand il était joueur. “Durant ma carrière et depuis que je suis né, j’ai dû être en dépression”, révèle le champion du monde 1998. “Est-ce que je le savais ? Non. Est-ce que j’ai fait quelque chose pour y remédier ? Non plus.”
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Un mal dont l’actuel sélectionneur de l’équipe de France espoirs ne se doutait pas qu’il souffrait. “Comment savoir ? J’étais incapable de reconnaître les signaux”, avoue-t-il. Pour y faire face, il a juste fait avec : “Je n’avais pas d’autre choix que d’avancer. C’est ce qu’on m’a appris depuis que je suis enfant.”
L’enfance, justement, c’est la période où tout s’est construit pour Thierry Henry. “Programmé pour réussir” par un père avec qui la relation est surtout axée sur la performance, l’ancien joueur grandit avec le besoin de lui “faire plaisir”, et par extension de “toujours faire plaisir aux gens”.
Pour faire face aux conséquences de cette construction sociale et à la dépression, ce mal dont il souffre et “ne sait pas ce que c’est”, Henry explique qu’il enfilait une “cape” du temps où il était joueur pour éviter d’affronter les problèmes de la vie et se concentrer sur le football.
Ce n’est qu’après sa carrière que tout remonte, avec une explosion pendant la pandémie de Covid-19 : loin de ses enfants pendant un an, Thierry Henry craque et fond en larmes tous les jours. C’est là qu’il réalise et se rend compte des traumas de l’enfance : la recherche perpétuelle de l’approbation de son père et le besoin de “connecter avec l’enfant” en lui.
Comme un symbole, ce sont ses enfants qui le sauvent. Alors qu’il allait repartir à Montréal où il était entraîneur de l’Impact, ses enfants et sa petite amie pleurent au moment de lui dire au revoir. Une démonstration d’émotion qui le touche au plus haut point. “Pour la première fois, l’enfant en moi a été nourri avec de l’amour”, admet-il. “Pour la première fois, je me suis senti humain.”