Sara Björk Gunnarsdottir révèle que l’Olympique Lyonnais ne lui a pas versé la totalité de son salaire durant sa grossesse

Sara Björk Gunnarsdottir révèle que l’Olympique Lyonnais ne lui a pas versé la totalité de son salaire durant sa grossesse

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Photo by Harriet Lander / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP

Jean-Michel Aulas aurait-il des oursins dans les poches ?

Encore une situation compliquée impliquant la grossesse d’une sportive de haut niveau. Dans une tribune publiée sur le site The Players’ Tribune, la joueuse passée par l’Olympique Lyonnais entre 2020 et 2022 a révélé que le club français ne l’avait pas entièrement payée durant une partie sa grossesse, entre avril et novembre 2021.

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La joueuse islandaise reproche notamment au club rhodanien de l’avoir payée en retard pour ses deux premiers mois de grossesse, puis de ne pas l’avoir payée à partir du troisième mois : “Quand Vincent [Ponsot, le Directeur général du football de l’OL] a enfin répondu, il s’est excusé pour deux des mois manquants et a dit que je serais payée pour ceux-ci. Mais pour le troisième mois, il a dit qu’ils appliquaient la loi française, c’est-à-dire qu’ils ne me devaient plus rien.”

Une question de droits

Depuis 2021, la FIFA impose, pour les clubs dont le championnat est membre de la fédération, un congé maternité “d’au moins 14 semaines, dont huit après la naissance”, rémunéré “au minimum les deux tiers du salaire contractuel” de la joueuse. Ce droit n’ayant pas été respecté par l’OL, l’AFP met en avant que suite à “une décision de la chambre de résolution des litiges du tribunal de l’instance (de la FIFA) datant de mai 2022, l’OL a été condamné à verser environ 82 000 euros à la joueuse de 32 ans”.

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Dans un communiqué destiné aux médias, le club a tenu à réagir en affirmant avoir “toujours respecté la loi française que nous avons parfois trouvée trop contraignante sur ces sujets” et avoir “tout mis en œuvre pour accompagner Sara Björk Gunnarsdóttir dans sa maternité, ainsi que son retour au plus niveau”.

Le club tenant en titre de la Ligue des Champions féminine met en avant des incompatibilités entre les règles de la FIFA concernant les périodes de grossesse et les lois françaises. “La FIFA nous reproche aujourd’hui de ne pas avoir proposé un autre travail à Sara Björk Gunnarsdóttir durant son arrêt maladie puis son congé maternité, alors qu’en parallèle, la loi nous l’interdit en France et que la joueuse nous avait demandé expressément de pouvoir retourner vivre en Islande, ce que nous avions accepté.”

Un retour glacial

Dans sa tribune, la joueuse, qui a rejoint la Juventus entre-temps, dénonce aussi le comportement des instances dirigeantes lors de son retour au club. Elle raconte notamment ses retrouvailles avec le président Jean-Michel Aulas : “C’était la première fois qu’il me voyait depuis que j’étais revenue avec mon bébé. Il ne m’a même pas salué n’a pas adressé un regard vers mon fils.”

De plus, l’internationale islandaise affirme avoir ressenti qu’en “tant que jeune maman”, elle “n’avai[t] pas d’avenir avec ce club” en raison des nombreux conflits que cette situation a entraînés. Elle déclare aussi que Vincent Ponsot lui a assuré que “Sonia [Bompastor, l’entraîneuse de l’OL], avait décidé qu’elle ne pouvait pas me voir comme une future joueuse dans son équipe”. Au final, après son retour, Sara Björk Gunnarsdottir n’aura disputé que six rencontres sous les couleurs de l’OL avant de quitter le club en juillet 2022. Il reste encore du chemin à parcourir pour l’accompagnement des grossesses des sportives de haut niveau…