Pourquoi partir en vacances avec ses darons quand on a 30 ans est la meilleure des choses à faire ?

Pourquoi partir en vacances avec ses darons quand on a 30 ans est la meilleure des choses à faire ?

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Par Cheynnes Tlili

Publié le

Et pas seulement parce qu’ils nous paient tout.

À l’instar de Victoria Beckham, ma mère a eu 50 ans cette année. Comme cadeau d’anniversaire, ce qu’elle voulait, en plus de la réunification des Spice Girls, c’était un voyage en famille tous les quatre. Nous nous sommes donc envolés mon père (54 ans), mon frère (19 ans), ma mère et moi (29 ans) pour la Grèce, sur une petite île des Cyclades.

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Il faut dire qu’hormis les vacances au bled que j’ai esquivées depuis 2013, je ne m’étais pas retrouvée à voyager en famille depuis un long moment car, soyons honnêtes, durant la vingtaine, dépaysement est plutôt synonyme d’une grande maison louée avec ses potes, dans une destination choisie en fonction du nombre d’opportunités festives au mètre carré.

Est-ce que ce temps-là est révolu ? Non, bien sûr que non puisque je suis née dans les années 1990, j’appartiens donc à cette génération qui ne cessera jamais de faire la fête. Mais cela n’empêche que j’étais très excitée à l’idée de ce break familial, si bien que j’ai passé d’incroyables vacances, et cela pour plusieurs raisons.

Des vacances à l’œil

Penser que je nexterais des vacances tous frais payés serait mal me connaître. Pour la plupart des darons, s’ils vous proposent de partir en vacances avec eux, ils payent. Nous avons donc là l’argument principal de ma participation à ce séjour. Vol, hôtel, restos, activités : tout avait la saveur inégalée de la gratuité. Si vous êtes chanceux, vos passages dans les boutiques souvenirs pourraient aussi bénéficier d’une prise en charge totale. Pour cela, il faut être smart : passer en caisse juste après eux avec un tout petit article et attendre qu’ils vous disent le fameux : “Oh, tu n’as que ça ? Ben passe-le avec nous !” Et bim : du tahini gratuit.

Évidemment, il ne faut pas en abuser, je me suis quand même payé deux trois trucs (grande classe) et j’ai offert un resto en guise de remerciement (grand seigneur). Ça restera quand même mes vacances les plus cheap. Second tip pour les parents qui partent avec les grands-parents : vous bénéficierez aussi d’un service de garderie gratis qui, en plus, cédera volontiers à chaque caprice de votre petit sans que ça ne vous coûte le moindre sou.

Un mood coincé entre l’enfance et la sagesse

Je ne me suis vraiment occupée de rien pour ce séjour. Je n’avais en ma possession que la date de départ, le lieu de rendez-vous le jour J et ma valise cabine. Je me suis laissée emporter comme l’aurait fait une gamine, sans savoir si j’allais séjourner dans un Airbnb ou un hôtel, je me faisais conduire par mon père confortablement installée à l’arrière de notre voiture de location (j’ai évidemment demandé à plusieurs reprises : “Papa, quand est-ce qu’on arrive ?”) et je n’avais absolument pas le poids de l’organisation sur les épaules. Oui, ma charge mentale n’était qu’un lointain souvenir que j’avais laissé à Paris.

En même temps, je me sentais très proche de mes parents. Depuis quelques années, chacune de leurs vacances est synonyme d’une destination potentielle pour leur retraite. La Grèce n’allait évidemment pas y couper. Comme je rentre dans l’âge des prêts à taux intéressants et autres discussions qui ne vont pas en rajeunissant (chiantos), j’avais, moi aussi, profondément envie de savoir combien ça me coûterait, à l’année, de vivre sur cette île ? Quelle routine pourrais-je y mener ? Ou combien aurais-je déboursé si on était encore en francs ? Non, je n’ai pas pris un coup de vieux, j’ai simplement l’âge des small talks d’adultes. On avait donc plein de choses à se dire à table, alors que mon frère de dix ans mon cadet se faisait un peu chier. Et puis il y avait aussi ce monde où j’étais dix fois plus saucée de découvrir la gastronomie locale que de faire un barathon magistral. Et ça, ça n’aurait jamais pu se passer si j’avais eu 23 ans.

En vrai, il faut le dire, des instants pareils avec nos darons n’arrivent pas si souvent, surtout quand on s’est exilés à plus de 600 km de chez eux. Alors c’est justement pour cette raison que partir en vacances tous ensemble, même quand on a 30 ans, est très largement sous-coté. C’est sûr, on remettra ça très vite.