Pourquoi des anciens footballeurs portent plainte contre Panini à cause de leurs vignettes ?

Pourquoi des anciens footballeurs portent plainte contre Panini à cause de leurs vignettes ?

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© Miriam Schmidt/picture alliance via Getty Images

Une histoire de gros sous, encore.

Sept anciens joueurs professionnels de football ont déposé plainte lundi à Paris contre l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) et Panini France, filiale du groupe italien Panini, pour la commercialisation qu’ils estiment frauduleuse des célèbres vignettes avec leur photo, a appris l’AFP auprès de leurs avocats.

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Nouvelle étape d’un contentieux déjà ancien, ces sept joueurs, parmi lesquels figurent l’ancien international français et joueur rennais Jimmy Briand ou l’ancien attaquant parisien Fabrice Pancrate, estiment illégale l’utilisation dans les célèbres vignettes de leur image, dont les droits ont été cédés par leur syndicat, l’UNFP, à une filiale commerciale, puis à Panini France.

Ils ont donc déposé lundi, via leurs avocats Elie Dottelonde et Laure Diu Lambrechts, une plainte pour escroquerie mais aussi corruption active d’agent privé. Ils considèrent que l’UNFP les a trompés en leur faisant signer au profit d’une filiale commerciale et in fine de la société Panini une cession de leurs droits à l’image “non négociée, absolue, automatique et sans contrepartie”.

Dans leur plainte, ils dénoncent également une “opacité des flux financiers et des liens” entre le patron de l’UNFP depuis 1969, Philippe Piat, et celui depuis 1979 de Panini France, Alain Guerrini. Ils “sont associés dans de multiples sociétés et Philippe Piat témoigne d’un soutien sans faille à son ami en usant de sa position au sein du football professionnel français pour lui faciliter l’accès à des postes-clés”, affirme encore les parties représentées dans le document.

Cette plainte intervient en effet dans le contexte de l’élection houleuse à la présidence de la Ligue de football professionnel (LFP), prévue mardi. M. Guerrini était candidat pour accéder à l’un des trois sièges “d’indépendants” au sein du conseil d’administration de la LFP, duquel est généralement issu le président de l’instance.

Il avait reçu le parrainage de l’UAF (L’Union des acteurs du football), réunissant les différentes “familles” (syndicats de joueurs, entraîneurs, médecins, arbitres, personnels administratifs) du football professionnel français, dont l’UNFP. Mais pas celui de Foot unis, le syndicat des présidents de club.

Le différend entre ces joueurs d’une part et l’UNFP/Panini France avait déjà fait l’objet d’une procédure civile. Mi-mai, le Tribunal judiciaire de Paris a condamné les deux sociétés à verser des dommages et intérêts à quatre joueurs de football évoluant ou ayant évolué en Ligue 1 ou 2, dont l’un des plaignants au pénal.

La justice avait estimé que l’UNFP n’apportait pas la preuve que sa filiale commerciale, liée par un contrat avec Panini, était titulaire des droits à l’image des joueurs. Me Elie Dottelonde a indiqué lundi à l’AFP avoir fait appel de cette décision au vu “des montants dérisoires” accordés par la justice à ses clients.