Un jeudi soir un peu random, dans le 11e arrondissement parisien. C’est dans cet immeuble quasi planqué et qui ne laisse aucun indice sur sa façade que se passe l’une des représentations d’It’s Alive : Halloween Horror Stories, expérience chapeautée par les créateurs de la plus célèbre maison hantée de la capitale qui a hélas tiré sa révérence, aka le Manoir de Paris. L’objectif est clair : inviter les spectateurs dans des récits tirés de faits divers qui ont réellement eu lieu et flirtant avec l’horreur, Halloween oblige. Deux scénarios sont pour le moment disponibles, et avec mon amie, nous choisissons presque au pif.
À voir aussi sur Konbini
Notre soirée tournera donc autour du scénario “Malédiction d’une mère”, sur Léonarda, jeune femme persuadée d’être destinée à souffrir et prête à tout pour protéger son fils d’un sort funeste. Je ne vous en dirai pas plus, pour ne rien vous spoiler, car tout n’est que narration. En effet, oubliez les déambulations du Manoir de Paris qui testaient votre cardio (littéralement). Ici, vous serez les fesses vissées sur un fauteuil dans une pièce cosy et sombre à la fois capable d’accueillir jusqu’à quarante personnes maximum. Un cadre intimiste ? Oui. Pépère ? Pas vraiment.
La chouchoute de la prof
Vous ne manquerez pas de sursauter, et pas qu’une fois. La comédienne et narratrice, seule au milieu de la pièce, nous racontera cette malédiction avec une éloquence folle. Surtout, elle saura rendre l’expérience la plus immersive que possible. Chaque spectateur aura tôt ou tard son regard planté dans le sien. Et je ne sais pas pourquoi, dans ce genre d’expérience, les comédiens adorent me prendre gentiment en grippe et me faire intervenir.
Dès que j’entre dans la pièce, je veux me mettre sur un fauteuil au fond. “Vous pensez vraiment que je ne vous vois pas ?” Loupé, et puis même, on s’avance rapidement vers les premiers rangs de peur de rater quelques éléments du décor. À un moment, on nous offre à chacun un délicieux petit biscuit (premier degré). Présumé empoisonné. Évidemment, il ne l’est pas, sauf si vous considérez le sucre comme dangereux à ce point. À un autre moment, la comédienne doit choisir quelqu’un pour boire un verre de vin, qu’elle décrit également nappé de substances toxiques. Je souris d’emblée. Je sais que je serai choisie. Ça ne manque pas et je dois faire un cul sec de cet inconnu nectar qui n’est finalement qu’un sirop sans trop de goût. Un peu plus tard, elle prend une fausse hache et donne un coup. Pile devant mon petit minois, parce que pourquoi pas, hein. C’est si rapide que j’ai à peine le temps de trembler, et je ris un peu nerveusement.
Mais jamais je ne m’en plaindrai : j’ai l’impression d’être l’élève fétiche de la prof en ayant autant son attention (j’espère ne pas faire trop “pick me girl” en écrivant ces lignes). Et, plus sérieusement, le côté immersif prend tout son sens. J’ai beau être spectatrice, je fais partie de l’histoire. Côté horrifique non plus vous ne serez normalement pas déçu, même si encore une fois il ne s’agit pas d’une plus classique maison hantée comme on peut en trouver dans les parcs d’attractions. Les lumières et les différentes ambiances sonores jouent un rôle déterminant, et à plusieurs reprises ma +1 me tendra la main comme pour chercher un réconfort – loupé, je suis en pierre hé hé. Bref, une expérience à tester si vous êtes fan de théâtre, de true crimes qui vous empêchent de dormir, d’expérience immersive, ou mieux encore : tout ça à la fois.