Afin de respirer l’air frais de la montagne, de voir du relief et de le parcourir à pied et à vélo, j’ai décidé de passer une semaine de vacances à Briançon dans les Hautes-Alpes, en prenant un train de nuit. Des trains de nuit, il en existe peu en France. Tous partent de Paris. On peut aller à Vienne ou Berlin en passant par Strasbourg, à Nice en passant par Marseille, dans les Pyrénées en passant par Toulouse et à Briançon en passant par Lyon. Étant assoiffé de grandes aventures et d’expériences extrêmes où ma vie ne tient qu’à un fil en coton mâchouillé, j’ai évidemment pris un billet sans réfléchir.
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Premier échec
Commençons par l’aller. Lorsque j’arrive devant mon wagon, je suis surpris de ne voir que des places assises. Après vérification de mon billet, je me rends compte que j’aurais dû réfléchir car j’ai réservé un aller-retour en places assises. Eh ben, c’est super, François, go passer une nuit entière à dormir assis. Bon, je m’organise comme je peux : de 21 heures à minuit, je joue sur ma Switch avec le volume au maximum pour me venger de l’enfant qui a pleuré pendant 2 heures car sa mère refusait qu’il saute sur les sièges ; puis de minuit à 8 heures, je tente de trouver le sommeil. Ce que je fais de façon magistrale malgré les pires positions utilisées.
Arrivée à Briançon au petit matin. Tout va bien, le paysage est magnifique et le soleil commence à montrer le bout de son nez derrière quelques montagnes. De toute manière, étant un Angevin expatrié à Paris, mon cerveau dégouline de dopamine dès que l’horizon devient moins plat. Malgré le manque de sommeil, je me sens reposé, et ma semaine de vacances rando/vélo/dodo peut débuter. Bon, ce n’était pas si mal, les places assises finalement.
Mon torticolis et moi découvrant les Alpes au réveil
Ellipse de 5 jours où je me suis bien reposé dans la montagne.
C’est parti pour 12 h 30 avec le corps complètement parallèle au sol
Pour le retour, j’ai changé mon billet pour avoir un lit. J’ai pris 1ère classe parce que tant que je ne regarde pas mon compte en banque, je reste riche. J’arrive dans la cabine de quatre lits. Je suis sur celui du haut. En face, il y a ma copine (comme par hasard) et en bas, deux inconnus, deux anonymes mais pourtant.
Je ne vais pas vous mentir, j’ai l’impression d’être dans une attraction. Je suis à 1 m 80 du sol dans un lit rien que pour moi, la SNCF m’a prêté un duvet, donné des boules Quiès et un bandeau de nuit et franchement, je suis refait. Très vite, je m’allonge, j’allume ma petite lampe individuelle, je lis mon magazine L’Éléphant car oui, je me cultive, je fais quelques grilles de Tectonic niveau 9, car en plus de m’intéresser au monde qui m’entoure, j’aime les chiffres qui se situent entre 1 et 5. Je suis bien à l’aise.
Ma meuf et moi après avoir acheté un petit snack
Un sommeil équilibré
Puis vient mon moment préféré : les bras de Morphée. Comme ici, c’est un safe place, je suis sincère et entier avec vous : j’ai dormi de 22 h 30 à 8 h 30 (on arrivait à 9 heures). Ça fait 10 heures de dodo, soit 45 cycles de sommeil. Quand j’ouvre les yeux, on est presque à Paris, c’est comme si je m’étais téléporté. Une demi-heure avant la fin, je me brosse les dents car je ne suis pas une craspouille et me voilà prêt à affronter le gris et la pluie de la capitale.
Au final, mon expérience du train de nuit s’est révélée bénéfique. Moi qui suis introverti, j’y ai trouvé mon compte puisque l’unique activité proposée consiste à dormir sans déranger les autres. De plus, ça permet de se déplacer à l’autre bout de la France sans s’en rendre compte, de ne pas polluer, et d’arriver directement en plein centre de la ville. Tout le contraire de l’avion (aucun grief envers ce moyen de transport, mon meilleur ami est un Airbus 350). 10/10, je conseille vivement le train de nuit.
La SNCF ou tout autre office du tourisme des villes citées plus haut, si vous souhaitez que je vienne checker vos patelins paumés comme Berlin, ou vos mégapoles respectables comme Latour-de-Carol, faites-moi signe.