Les pluies tombées vendredi et samedi sur Paris ont souillé la Seine pour les heures suivantes, contraignant les organisateur·rice·s à annuler l’entraînement de triathlon prévu dimanche matin dans le fleuve, mais ceux et celles-ci restent “confiants” sur la tenue des épreuves mardi et mercredi. Le triathlon est la première épreuve olympique qui doit se tenir dans la Seine, avant la natation en eau libre la deuxième semaine des JO de Paris.
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Dans la nuit de samedi à dimanche, le comité d’organisation des JO, la fédération internationale de triathlon, ainsi que les autorités locales, ont pris la “décision commune d’annuler la partie natation de la familiarisation triathlon” prévue dimanche, car les “niveaux d’eau ne présentent pas les garanties suffisantes”, ont-ils indiqué dans un communiqué. Samedi après-midi, les organisateur·rice·s avaient déjà prévenu que le déluge de la veille, quelque 16 millimètres d’eau, était susceptible de dégrader la qualité de l’eau.
“Santé des athlètes”
Ils n’ont pas précisé dimanche le taux des bactéries E.Coli et entérocoques qui doivent être en deçà d’un certain seuil, mais ont mis en avant “la priorité de la santé des athlètes”. Interrogé par l’AFP, l’adjoint à la mairie de Paris aux JO et à la Seine Pierre Rabadan a indiqué que le “dépassement” des seuils n’était pas “très important”.
Le bassin d’Austerlitz, ouvrage majeur du Plan baignade qui reçoit les eaux pluviales et usées pour éviter leur déversement dans la Seine, “a fonctionné à environ 20 % de sa capacité maximale”, a-t-il aussi indiqué.
Grâce au Plan baignade, pour lequel État et collectivités franciliennes ont injecté 1,4 milliard d’euros depuis 2016, “il y a eu des déversements en Seine et en Marne mais ils ont été limités”, a ajouté le préfet Pierre-Antoine Molina.
“Quinze à vingt millimètres vendredi et 10 millimètres en plus samedi, c’est l’équivalent d’à peu près 15 jours de précipitations d’un mois de juillet normal”, a souligné ce représentant de la préfecture de région. Le temps nécessaire pour retrouver des niveaux acceptables “dépend de beaucoup de paramètres” mais “une amélioration se produira dans les tout prochains jours”, a-t-il assuré.
De leur côté, Paris 2024 et World Triathlon se sont dits “confiants dans le fait que la qualité de l’eau reviendra en dessous des limites avant le début des compétitions de triathlon le 30 juillet”, et ce “compte tenu des prévisions météorologiques pour les prochaines 48 heures”.
Retour du soleil
En raison de pluies importantes, l’eau de la Seine avait été de mauvaise qualité une grande partie du mois de juin, ne permettant pas de se baigner. En revanche, les analyses de la qualité de l’eau étaient récemment dans les normes sanitaires six jours sur sept du 17 au 23 juillet. Le 17 juillet, la maire de Paris Anne Hidalgo, qui a promis aux Parisien·ne·s qu’ils pourraient se baigner dans le fleuve l’été prochain, et le président du comité d’organisation Tony Estanguet s’étaient baignés pour montrer l’exemple.
Les résultats des analyses de l’eau dévoilés vendredi ont montré que ce jour-là, le taux d’E.Coli frôlait le seuil des fédérations internationales pour les compétitions, mais dépassait celui de la baignade pour le grand public.
La préfecture de région a indiqué à l’AFP avoir reçu un avis positif de l’Agence régionale de santé sur la base des derniers résultats connus à ce moment-là. Les seuils fixés par la directive européenne s’appliquent “pour la baignade publique” et non “pour une compétition ou une manifestation”, comme dans le cas du 17, a réagi le préfet Molina.
Le soleil est revenu ce dimanche matin sur la capitale française. Samedi, l’équipe états-unienne de triathlon affichait sa confiance. “Nous avons vraiment une bonne chance de faire le triathlon complet”, a ainsi estimé le responsable de la haute performance de l’équipe américaine de triathlon, Scott Schnitzspahn.