Comme la plupart des gamins du Sud-Ouest, j’ai grandi avec comme rituel d’aller voir l’équipe de ma ville jouer chaque week-end. Moi, c’était l’Union sportive montalbanaise, un club régional qui a longtemps navigué entre les grandes affiches de première division, et les combats âpres de seconde division. Comme peu de gamins du Sud-Ouest, en revanche, j’ai eu l’immense chance d’aller voir l’équipe de France de rugby jouer à Paris, dans le grand Stade de France qui compte sept fois plus de places et de sièges que celui de Montauban, la “cuvette” de Sapiac, là où je me rendais tous les week-ends.
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Alors, quand j’ai eu l’occasion d’aller revoir l’une des plus belles équipes de France de ces dernières années affronter l’Angleterre, quelques années après l’avoir quittée après une victoire douloureuse contre l’Italie, je n’ai pas hésité une seconde. Cette fois, la rencontre qui fait saliver le monde du rugby chaque année, joueurs et supporters compris, n’avait pas lieu à Saint-Denis ni à Londres, mais à Lyon. J’ai alors saisi la perche et la gracieuse proposition qui m’était offerte par MYCOMM, une agence spécialisée dans les voyages “organisés” autour du sport, du rugby à la Formule 1, en passant par le football, la NBA ou la MotoGP.
Mais pas un “voyage organisé” comme les autres : notre périple débute à Lyon au petit matin du jour du “Crunch” dans un petit rassemblement d’une poignée de supporters et surtout d’anciens joueurs emblématiques du XV de France : Maxime Machenaud, Mathieu Bastareaud et l’immense Christian Califano, tous ambassadeurs de l’agence et évidemment du voyage pour cette petite aventure. L’occasion de faire connaissance, de faire quelques photos avec eux, de faire les pronostics pour le choc du soir, et surtout de demander aux principaux intéressés ce qui fait la magie de cette rencontre entre la France et l’Angleterre.
Le France-Brésil du rugby
“Les matchs entre la France et l’Angleterre sont des matchs uniques, un peu comme un France-Brésil du rugby”, confie Mathieu Bastareaud devant un café, lui qui a eu la chance de jouer de nombreuses affiches contre les Anglais avec au moins autant de succès que de défaites. “C’est un match qui est attendu chaque année, qui porte l’héritage d’une rivalité ancestrale et qui commence très jeune dans le rugby. On nous a souvent dit, en tant que joueurs : ‘Tu peux perdre tous les matchs, mais surtout pas celui contre l’Angleterre'”, sourit-il. Son meilleur souvenir ? En 2010, lorsque la France gagne contre les Anglais et remporte ainsi le Grand Chelem du Tournoi des Six Nations. Et le pire : celui de 2019, “où l’on prend plus de 40 points”, se souvient-il. “Les scores de ces matchs-là, aussi emblématiques, on s’en souvient toute une vie.”
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Pour Christian Califano, légende du rugby français à la retraite depuis quelques années désormais, voit, lui, ces rencontres comme “des matchs de légende”, qui “ont marqué plusieurs générations”. Si ses souvenirs de ces affiches sont nombreux, positifs comme négatifs, Christian Califano se souvient d’une chose, presque anecdotique, qui lui arrache un fier sourire lors de notre interview. “À l’époque, on perdait souvent, voire très souvent, contre les Anglais. À la fin du match, quand les joueurs se saluaient, ils nous lâchaient un ‘Sorry, good game’ [‘Désolé, bon match’, ndlr] qui avait le don de me rendre fou. Alors, quand on a enfin pu gagner et que j’ai pu leur retourner à mon tour le ‘Sorry, good game’ à la fin du match, c’était un moment inoubliable.”
Une victoire sur le fil
Après une après-midi ensoleillée à Lyon, l’heure est à l’échauffement des voix, dans un bar aux abords du stade, puis dans les travées du complexe qui abrite habituellement les rencontres de l’Olympique Lyonnais. Pour ce 111e “Crunch”, pas d’Antoine Dupont – sur la pelouse, en tout cas, car il était bien présent en tribunes – ni de Romain Ntamack mais une France qui avait à cœur de rebondir après ses dernières performances bancales. Finalement, après une rencontre très disputée et un ultime coup d’éclat de Thomas Ramos, le XV de France parvient à arracher la deuxième place du Tournoi des Six Nations en battant, non sans douleur, les rivaux éternels anglais (33-31).
Place désormais à la troisième mi-temps et à la soirée d’après-match, dans le complexe sportif pensé par Jo-Wilfried Tsonga, à quelques mètres du stade, pour boucler la soirée en beauté, avec un mot des ambassadeurs venus décrypter ce match haletant et, enfin, quelques chants qui réchauffent le cœur.
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Article rédigé dans le cadre d’un voyage de presse organisé par MYCOMM.