“On a tous déjà touché des filles” : Abdel Bouhazama démissionne de son poste d’entraîneur d’Angers après avoir soutenu un de ses joueurs poursuivi pour agression sexuelle

Il y a des propos qui ne passent pas et ceux de l’entraîneur du club de Ligue 1 du SCO Angers, avant le dernier match face à Montpellier (défaite 5-0), ne sont pas restés sans suite. L’affaire a été rendu publique lorsqu’un joueur du club a affirmé, auprès du journal L’Équipe, qu’Abdel Bouhazama aurait déclaré “C’est pas méchant, on a tous déjà touché des filles” lors d’une causerie d’avant-match afin de dédouaner son joueur Ilyes Chetti, actuellement poursuivi pour des faits (reconnus par le joueur) d’agressions sexuelles sur une femme dans une discothèque.

Après avoir fermement nié avoir tenu de telles paroles, dénonçant des propos rapportés “de façon exagérée et déformée manifestement à des fins de malveillance”, l’entraîneur de 54 ans a finalement reconnu les faits aux journalistes de L’Équipe. Il a affirmé qu’il avait tenu ces propos afin de mettre son joueur “dans de bonnes conditions, pour qu’on dédramatise, entre guillemets”, avant le match face à Montpellier.

Bien qu’il affirme ne pas cautionner le geste d’Ilyes Chetti, Abdel Bouhazama s’est enfoncé avec des explications discutables : “Vous le ressortez du contexte… Je dis bien aussi que ce qui a été fait par le joueur n’est pas bien. Mais je dis aussi qu’on a tous fait des erreurs ou des bêtises, qui n’a pas fait d’erreur comme Ilyes ?”

Un départ réclamé par les supporters

Suite à ces propos lunaires, de nombreux supporters du SCO Angers et d’autres internautes ont dénoncé un “comportement inacceptable” et beaucoup ont réclamé le départ de l’entraîneur. Dans un communiqué paru mardi après-midi, le club a annoncé la démission d’Abdel Bouhazama “devant la pression médiatique et pour préserver l’image du club et la sérénité du vestiaire“. Le club ajoute qu’il se désolidarise des propos de son entraîneur “même si celle-ci semble relever de la maladresse que de l’intention de banaliser une parole sexiste“.

En plus de ses propos en soutien à Ilyes Chetti, la causerie d’avant-match aurait aussi été le théâtre d’une prise à partie du gardien Paul Bernardoni et de l’attaquant Sada Thioub, de la part d’Abdel Bouhazama qui les aurait présentés comme des “chats noirs” du fait qu’ils aient connu la relégation avec l’AS Saint-Étienne la saison dernière. Le coach aurait aussi reproché à son gardien de buts, après la lourde défaite, d’avoir aidé un adversaire à se relever.

Onze matchs de Ligue 1 après sa nomination en tant qu’entraîneur principal de l’équipe, Abdel Bouhazama n’avait toujours trouvé le chemin de la victoire en championnat et le SCO Angers pointe désormais à la dernière place avec seulement 10 points récoltés sur 78 possibles.