Depuis le succès de Formula 1: Drive to Survive, Netflix enchaîne les séries documentaires en immersion dans un sport ou une compétition. Après la F1, on a eu droit ces derniers mois à une plongée dans le milieu du tennis avec Break Point et dans celui du golf avec Full Swing. Mais la production qu’on attendait le plus est sans aucun doute Tour de France : Au cœur du peloton, “la première à destination du marché français”, souligne Dolorès Emile, responsable des séries documentaires et des programmes de flux chez Netflix, lors de la projection ce vendredi en avant-première des deux premiers épisodes.
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La série, qui sera disponible sur la plateforme de streaming dès le 8 juin, ambitionne de “réunir” à la fois les “puristes” du vélo et de la Grande Boucle mais aussi les “touristes”, qu’on pourrait aussi appeler “cyclix”, pas forcément familiers avec les subtilités de la plus grande course cycliste du monde. À mi-chemin entre les deux profils, on vous livre nos impressions à chaud sur Au cœur du peloton.
Une impression de déjà-vu
Après les discours de présentation, place aux images. Sur ces deux épisodes, on fait rapidement connaissance avec une première galerie de personnages répartis en trois catégories, comme dans Drive to Survive : les directeurs, les coureurs et les journalistes. Les présentations des différents protagonistes reprennent les mêmes codes que dans la série sur la F1. Les habitués de cette dernière ne seront pas déboussolés, et les nouveaux venus dans le genre se familiariseront facilement avec ces nouvelles têtes.
On peut regretter un manque d’innovation de ce côté-là de la part de Netflix, d’autant plus que la narration des courses et des enjeux qui vont avec est calquée sur Drive to Survive. Mais la formule fonctionne et a fait ses preuves, alors pourquoi la changer, pourrait avancer le géant du streaming vidéo.
Et il faut dire que c’est assez efficace. La construction des épisodes a beau être un copier-coller de ce qu’on a connu avec la Formule 1, on est pris dans la compétition, ou devrais-je dire dans les compétitions du Tour de France, entre la lutte pour le maillot jaune, les autres tuniques et celle pour les victoires d’étape.
Pour mettre en avant toute la dramaturgie de la Grande Boucle, les producteurs de la série n’ont pas lésiné sur les plans de chutes, parfois spectaculaires – on en a vu à la pelle alors que ce n’était que les deux premiers épisodes –, les musiques épiques et un storytelling redoutable dont ils ont le secret, le même qui génère de l’empathie (ou pas) pour un personnage.
À qui s’adresse Tour de France : Au cœur du peloton ?
Si les noms de Christian Prudhomme, Wout van Aert, Thibaut Pinot, Quick-Step Alpha Vinyl, Jumbo-Visma et Jonas Vingegaard ne vous disent rien, il y a de fortes chances qu’Au cœur du peloton vous plaise – les fameux “touristes”. Grâce à une recette qui a déjà convaincu des millions de téléspectateurs sur les autres séries du même genre, on se prend de passion pour la course et ses acteurs sans avoir à se taper des heures de retransmission d’une étape en plein mois de juillet.
Bref, une excellente porte d’entrée dans la compétition mythique et ses différents enjeux, qui devrait attirer un public nouveau à la compétition, dont l’édition 2023 débute le 1er juillet. Un postulat valable aussi pour les profils intermédiaires, familiers avec les spécificités du Tour mais qui ne suivent pas assidûment les trois semaines de courses.
À l’inverse, si le Tour de France et le milieu du cyclisme n’ont aucun secret pour vous, il y a peu de chance que vous y trouviez votre compte. Comme les passionnés de F1 avec Drive to Survive, le storytelling risque de faire dérailler les plus puristes d’entre vous, déjà au fait de ce qu’il y a à savoir. Même les images en immersion dans les différentes équipes, la plus-value de la série, ne suffiront pas à vous faire grimper au sommet.