Si, depuis quelques années, Marseille est en train de s’imposer comme l’autre capitale de la gastronomie en France après Paris, n’en déplaise aux Lyonnais, ce n’est pas uniquement grâce à la nouvelle vague de néo-bistrots et de caves à manger qui viennent d’y ouvrir leurs portes, dans le sillon de l’exode parisien à l’œuvre depuis plusieurs années, mais plutôt grâce à un patrimoine méconnu qu’un Marseillais expert a bien voulu nous dévoiler. Cet expert, c’est Ézéchiel Zérah, journaliste gastronomique à la tête de la newsletter Pomélo et auteur d’une bible de la cuisine à Marseille, Marseille, un jour sans faim !. Rien que pour vous, il a livré huit petits et précieux secrets qui font de Marseille la ville gastronomique qu’elle a toujours mérité d’être.
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La cantine secrète
“J’ai fait un portrait de la patronne, Lynn. La moitié de l’année, elle crée des vêtements qu’elle expose au téléshopping japonais là-bas, et le reste du temps, elle tient son restaurant situé juste avant les calanques, La Cantine de Lynn. Quasi aucun Marseillais foodie ne connaît l’adresse, alors que c’est le resto numéro 1 sur Tripadvisor ! Et c’est super bon, parce que dans la famille de son mari, ils sont tous pêcheurs !”
Un réservoir à Top(s) Chef(s)
“À Marseille, on compte dix ex-candidats de l’émission qui sont originaires de Marseille ou installés dans la ville ou à côté. J’en ai découvert certains, comme Fanny Aimerito, qui tient une petite brasserie géniale dans la banlieue d’Aix.”
La (vraie) rue des restos
© Google Maps
“Les touristes connaissent le resto tunisien Chez Yassine, mais les vrais vont rue de la Fare, dans le quartier central de Belsunce, avec de petits restos algériens qui proposent différentes spécialités régionales (kabyles, berbères…). Dès le matin, les fumées des barbecues emplissent la rue. Les têtes de mouton grillées sont empilées en bout de comptoir et l’on mange des sardines à la harissa, de l’agneau aux olives, des fritures en tout genre…”
Le snack que les jeunes s’arrachent
“King Beef, un snack à l’écart du centre-ville, qui est devenu un totem notamment pour les jeunes qui se prennent en photo devant l’établissement pour mettre ça sur les réseaux sociaux. Des rappeurs fréquentent l’adresse, des footballeurs aussi, jusqu’au Marseillais Wesley Fofana quand il ne joue pas à Chelsea. Kebab avec broche et frites maison. Tenu par le ‘king de la fripe’, un bonhomme qui s’est fait connaître en vendant de fausses marques de vêtements.”
Le Coca des Marseillais
© Québec
“Quebec : le Coca des Marseillais. Bien ancré dans l’imaginaire local (avec un petit goût de bonbon caractéristique). Son heure de gloire est passée, mais ça reste un symbole des anciennes pizzas pendant les matchs de l’OM. Créateur inconnu, mais on parle de 1954 et d’Aix-en-Provence pour la date et le lieu de naissance du liquide. Selon la rumeur, le fondateur avait pour animal de compagnie un ours baptisé Quebec…”
La capitale de la chantilly ?
“On n’est pas un pays de crème, mais on a, à Marseille, une vraie tradition de la chantilly de boulangerie et fromagerie avec notamment l’enseigne locale mythique le Royaume de la Chantilly, qui compte plusieurs adresses. On se fait empaqueter sa chantilly dans une boîte en plastique, il y a même une file dédiée le dimanche, et en saison, on achète sur place des fraises (petits choux le reste de l’année). Ça existe depuis 1917.”
La première mozzarella française
“Castellano, l’une des premières mozzarellas made in France, fabriquée à quelques kilomètres de Marseille (Aix-en-Provence). La famille derrière est dingue de Ferrari et s’est fait tatouer la marque dans le dos, a carrelé sa piscine avec…”
Une station uvale ?
“Il y a une tradition qui s’est perdue à Marseille : les bars à jus de raisin. Mais il reste quand même une adresse : la Station Uvale. Ça existe depuis les années 1930 en France. Y a un jeune qui a repris la dernière et qui ressemble à Tahar Rahim. Il fait les jus devant les clients, on peut mélanger les goûts, et le plus connu, c’est le raisin, qu’en saison seulement. Il y a plusieurs tailles de verres, avec des verres différents en fonction de la taille.”
Marseille, un jour sans faim ! par Ézéchiel Zérah
25 heures d’explorations culinaires pour croquer toute la ville
45 euros (Hachette Cuisine)