Après de longues semaines de concours, cette quinzième saison de Top Chef vient de toucher à son terme avec une victoire rocambolesque et méritée de Jorick Dorignac. Si l’on a déjà commencé à vous raconter les coulisses de cette saison pas comme les autres, avec une vidéo (qu’on vous recommande chaudement) ou des photos à l’argentique capturées durant tout le tournage par Clotaire Poirier, voici de quoi nourrir votre appétit et soigner votre nostalgie naissante de mercredis soirs survoltés.
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Pendant plusieurs semaines, à l’issue du tournage et durant la diffusion de Top Chef, nous avons créé un groupe WhatsApp avec Valentin Raffali, Jorick Dorignac et Clotaire Poirier, les trois acolytes de la saison, pour recueillir leur ressenti et leur sentiment vis-à-vis de cette épopée unique en son genre.
Jorick Dorignac | Tout va super bien pour moi en ce moment, toujours à fond. Le mercredi soir est devenu LE rendez-vous avec mes potes qui tiennent à regarder chaque épisode comme une finale de Ligue des champions. C’est très drôle à vivre. Malgré tout, la vie normale continue et je reste focus sur NESO et tous les projets autour.
Valentin Raffali | À fond aussi et dans plein de beaux projets ! De nouvelles rencontres, c’est très rythmé, tout va bien, en tout cas.
Clotaire Poirier | Tout va super bien depuis la fin du tournage, je suis retourné chez moi au Danemark. J’ai repris mon travail à Kadeau. Puis je suis devenu papa d’un petit Louenn. On habite sur une petite île sur la mer Baltique, du nom de Bornholm. C’est mon petit paradis. C’est là où Kadeau a son jardin et où nous faisons la cueillette. On s’apprête à rouvrir le restaurant pour la saison d’été, donc je suis un peu sur les rotules entre le travail et mon nouveau rôle de père. Mais c’est cool. Pour être honnête, j’oublie très souvent qu’il y a quelques mois j’étais sur Paris dans cette chambre d’hôtel, à attendre tous les jours de voir de quoi sera fait le lendemain dans cette fameuse cuisine de Top Chef. Cette petite parenthèse d’incertitude. Bref, je suis heureux et, comme d’habitude, je profite de la vie.
Bon, maintenant que le tournage est passé et terminé… C’est quoi, votre meilleur souvenir de Top Chef… en dehors du tournage officiel ?
Jorick Dorignac | Moi, j’ai ces souvenirs de se retrouver, tous les trois, dans la chambre de Clotaire à refaire le monde… Et Dieu sait qu’on en avait, des choses à se dire.
Clotaire Poirier | Oui, pareil pour moi. Je crois que mes moments préférés étaient ces moments dans ma chambre, tard, à parler de nos expériences passées, en cuisine ou pas. De nos projets futurs. Et après tout le temps passé ensemble, je crois qu’on aurait encore un milliard de trucs à se raconter. Ça me manque.
Valentin Raffali | Je réponds évidemment comme les gars, ces moments dans la chambre à refaire le monde. À se freiner quand on parlait trop de Top Chef, à parler de la vie et juste se marrer. C’était super enrichissant de partager nos réalités. D’un côté Kadeau, de l’autre NESO, et moi Livingston. C’était beau de voir que malgré nos styles différents, on était tous les trois réunis par la même envie de bien faire. C’étaient des moments hors du temps, et au calme, comme si on était en quarantaine. Avec nos rôles et nos métiers, on est souvent isolés, alors c’était très beau de pouvoir échanger les yeux dans les yeux. On peut le dire, on a créé une très belle amitié.
Ça ressemble à quoi la vie à l’hôtel, sous cloche, pendant le tournage ?
Clotaire Poirier | Franchement, notre hôtel était plutôt bien. On a notre propre chambre, une petite kitchenette. On n’est pas vraiment sous cloche. Il y a des semaines où on tourne quatre jours, et d’autres où c’est juste un jour. Les jours de tournage, on doit être à l’hôtel le jour d’avant pour être sûr d’avoir tout le monde le matin (et souvent de bonne heure). On est un peu tenus au courant au dernier moment. C’est ça, le plus étrange : de ne pas être maître de son emploi du temps. Des potes me disaient souvent “Dis-nous quand tu es dispo, on vient te voir”, mais je n’avais jamais vraiment de réponse à leur donner.
Jorick Dorignac | C’est une période très dense où tu as besoin d’avoir des gens sur qui compter, avec qui parler et rigoler. Cet hôtel a été notre maison pendant pas mal de semaines et on y a vite trouvé nos petites habitudes.
Valentin Raffali | À fond, c’était notre chez-nous. Comme dans un cartoon.
Clotaire Poirier | Pour passer le temps, je n’avais pas trop de thunes, donc quelques restos par-ci, par-là. Beaucoup de temps passé à regarder des vidéos de cuisine sur YouTube. Il y avait beaucoup de Parisiens dans cette saison, qui pouvaient quitter l’hôtel plus facilement, alors on s’est pas mal retrouvés à l’hôtel avec Val, à parler de tout sauf de Top Chef, histoire de ne pas devenir fous. Je crois qu’on était plutôt sages. Enfin, c’est ce que les nounous nous ont dit…
Valentin Raffali | La vie à l’hôtel, c’est beaucoup de café. C’est des réceptionnistes super gentils. Les chambres étaient bien, franchement, rien à dire. On était sages, en vrai, on ne s’est jamais reconnus dans les légendes qui disaient que c’était la fiesta à l’hôtel. En tout cas, pas pour nous trois.
Clotaire Poirier | On n’est clairement pas les cuistots en mode drogue et alcool. Je crois même qu’on n’a pas été une seule fois bourrés ensemble. [rires]
Jorick Dorignac | Sans oublier, quand même, l’alarme incendie déclenchée au moins une fois par semaine trop tôt le matin en plein dans notre sommeil. Et ça, c’était le petit plaisir dont je me serais bien passé.
Valentin Raffali | Je ne suis pas rentré de tout le tournage chez moi, à Marseille. Alors, à la fin, je t’avoue, j’avais envie d’être à la maison pour reconnecter un peu avec ma vie.
Clotaire Poirier | Et sinon, une autre réalité du quotidien, c’est Val qui faisait les courses pour le concierge. Il est comme ça, Val, même en faisant Top Chef, il pense aux autres.
C’est quoi, le truc dont vous êtes le plus fiers durant votre parcours à Top Chef ?
Valentin Raffali | Je suis fier d’avoir vécu chaque épreuve avec le même sérieux, dans les bons moments comme dans les plus compliqués. Et l’épreuve dont je suis le plus fier, c’est ma dernière, avant mon élimination.
Clotaire Poirier | Tellement dur pour moi d’être fier. Je n’ai pas l’impression d’avoir fait quelque chose dont je suis particulièrement fier. Je pourrais dire que je suis aussi fier d’être resté moi-même mais ce n’est pas vrai. Je me suis beaucoup protégé en me disant à presque tous les épisodes que, de toute façon, si je pars aujourd’hui, ce n’est pas grave. J’ai eu peur de me donner à fond et de perdre au final. C’est difficile de mettre son ego en danger à ce point, c’est difficile d’être vulnérable. Je crois que si je devais être fier d’un truc, c’est sûrement d’avoir été cool avec tout le monde.
Jorick Dorignac | Je crois que j’étais venu dans le but de ne rien regretter et être moi-même. J’ai l’impression que je suis resté fidèle à mes valeurs. Si je dois retenir une seule anecdote dans cette folle aventure, c’est lorsque Anne-Sophie Pic fait demi-tour en me voyant dans le couloir après avoir rendu son verdict et me fait une pluie de compliments. Je me suis dit je vis un moment lunaire avec une cheffe que je respecte par-dessus tout, qui croit en ce que je fais et ce que je suis.
Clotaire Poirier | Bon, et puis sinon, si, je suis fier d’un truc : la finale. De voir que tout le monde a kiffé envoyer ce menu avec moi. Que la team vienne me voir à la fin pour me dire qu’ils ont passé un bon moment. Je crois que je suis fier de ça.
Après le meilleur… Quel est votre pire ou plus mauvais souvenir du tournage ?
Valentin Raffali | Mon plus mauvais souvenir de tournage… J’ai le souvenir d’être assis avec Jojo, la première semaine, dehors, avant notre première dernière chance. Je n’étais pas bien du tout, on était stressés, mais en même temps, c’est un beau souvenir, c’est comme ça qu’on forge une amitié.
Jorick Dorignac | Le pire souvenir aura été le même que Val. Tu te dis que tu viens juste d’entrer dans le concours, c’est impossible de déjà en sortir et en plus face à ton pote. Mon autre pire souvenir, c’est quand la régie oubliait de recharger la machine à café de dosettes dès le matin.
Clotaire Poirier | Mon plus mauvais souvenir, c’est sans hésiter quand j’ai été éliminé alors que j’étais en duo avec Val. Puis, le lendemain, la prod me rappelle pour faire la brigade cachée, sauf qu’évidemment on continuait à se voir avec les gars, en dehors. C’était dur de mentir. Je relativisais en me disant que c’était un jeu, mais vraiment, pas facile de tenir le secret. Surtout avec Jojo qui le sentait très fort. Il a vraiment fallu que je joue le jeu à fond pour être crédible. La prod m’a changé d’hôtel à ce moment-là. J’avais une chambre vraiment petite et je me suis senti un peu isolé.