“Bon, tu te lances quand ?”, c’est la rengaine de mon entourage à chaque fois qu’une tranche de pâté en croûte débarque sur la table, et ce samedi, vers 9 h 30 du matin, j’ai vu la lumière. Une lumière qui m’a soufflé : “allez c’est le moment, qu’est-ce que c’est finalement ? Un peu comme un marathon Harry Potter non ?” 9 h 50, je sors de ma bibliothèque quelques ouvrages, dont l’évident Terrines, rillettes, saucisses et pâté croûte de Gilles et Nicolas Vérot, petite encyclopédie accessible au grand public par les boss de la discipline. Je bricole une liste de course, et je check mes placards côté matériel.
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Un moule et du cochon
Verdict, je ne possède pas le moule adapté, mais après une courte recherche en ligne j’arrive à trouver un magasin possédant ce fameux sésame aux bords amovibles promettant un pâté en croûte réussi à tous les coups. Muni du moule, il ne me reste plus qu’à trouver tous les ingrédients. Pour cette première tentative, je suis donc une recette du livre des Vérot, à base de cochon, volailles et pistaches, auxquelles je vais ajouter des olives noires et le mélange d’épices de la cheffe Chloé Charles, dédié normalement aux salades mais qui se marie très bien avec la volaille. Je décide aussi de tricher un brin en ne prenant aucun risque avec une pâte brisée maison, et j’en achète donc 600 grammes pour être sûr de réussir mon coup.
Dimanche, il est temps de démarrer les choses sérieuses. Je n’ai pas de bases en charcuterie, mais j’ai déjà expérimenté avec les découpes de viande lors de précédents reportages et autres aventures culinaires, comme la fois où nous avons fait maturer un train de côte de bœuf dans mon frigo pendant un mois. La poitrine de cochon à désosser et découenner ne m’effraie donc pas, et en une petite demi-heure j’arrive à mes fins avec une base de cochon haché en petits cubes de quelques millimètres, qui seront la base la plus importante de la farce.
(© Konbini food)
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Émulsion et assaisonnement
J’opte ensuite pour le bol de mon robot pâtissier pour mélanger la farce. À faible vitesse (et c’est tout à fait réalisable à la main par ailleurs), en ajoutant au fur à mesure deux œufs, un peu de crème et du sel, on commence à émulsionner la viande, pour une farce homogène qui se tiendra à la cuisson, sans pour autant complètement la déstructurer. J’ajoute ensuite les filets de poulet découpés en plus petits morceaux, et enfin les épices, les pistaches et les olives noires découpées en petits morceaux.
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Monter le pâté en croûte
Après avoir réservé la précieuse farce au frais, il est temps de passer à l’épreuve qui m’intimide le plus : monter le pâté avec la pâte sans l’abîmer, le percer ou tout autre incident par manque de minutie. En suivant les conseils du livre et en prenant le temps de mesurer les morceaux de pâtes tout juste étalés et bien farinés, et en collant le tout à l’aide d’œufs battus, ce n’est finalement pas si compliqué pour une première fois. On plie, on colle, on garnit, on replie, on recolle, et on referme. Bout à bout avant d’enfourner le pâté, Harry Potter n’aurait même pas encore trouvé la chambre des secrets.
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Départ four à froid
Notre précieux colis est donc prêt à partir en cuisson. Nous avons au préalable pris le temps de dessiner de jolies entailles sur son dessus et prévu deux petites cheminées pour pouvoir y couler la gelée une fois le tout refroidi. La clé de la cuisson ? Un départ four à froid, une technique une fois de plus tirée de l’ouvrage des Vérot. 1 h 10 plus tard et un coup de sonde, la température interne dépasse les 65 °C, et il est temps de sortir le pâté du four, bien doré et dégageant une odeur délicieuse.
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Un souci de gelée
Un tour au frigo pour la nuit et il sera temps demain de couler la gelée pour finir notre œuvre. Lundi matin, à la première heure, je sors donc le pâté du frigo, et même s’il est magnifique, je me demande bien comment la gelée pourrait trouver sa place entre la viande et la pâte, je demande donc directement sur Instagram à Nicolas Vérot, qui me donne une bonne et une mauvaise nouvelle. Effectivement, pour la mauvaise nouvelle je vais galérer pour l’option gelée, mais la bonne c’est que du coup je n’ai pas à gérer cette étape un lundi matin avant de commencer le boulot.
(© Konbini food)
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À la place de cet épisode “gelée”, il est donc temps de couper ma première tranche, et le résultat est bien au-delà de mes espérances, le pâté est beau, la croûte n’est pas décollée ou détrempée, on voit bien les pistaches et la volaille. Au niveau du goût, c’est aussi une réussite, surtout pour un premier essai. Vivement le week-end prochain pour un second essai, avec la gelée et en adaptant la recette, qui sait, vous aurez peut-être même bientôt un tuto pour vous lancer, et en attendant, on vous conseille de tenter votre chance, il vous faudra seulement un peu de patience et de minutie.
(© Konbini food)
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Merci à Nicolas Vérot pour les conseils. Vous pouvez retrouver la Maison Vérot sur Instagram et l’ouvrage Terrines, rillettes, saucisses et pâté croûte aux éditions du Chêne et en librairie.