Jean Imbert est un chef cuisinier, certes, mais on pourrait bien dire qu’il est avant tout un immense amateur de cinéma depuis son enfance. Abreuvé aux films noirs de gangsters, aux westerns et aux grands classiques du grand écran, il passe aujourd’hui une grande partie de son temps libre à chiner des affiches collectors de films, et autres objets rares liés au monde du cinéma. Alors, c’était naturel, et même logique, de le voir débarquer à Cannes, avec ses valises et ses casseroles. Un an après avoir repris l’ensemble des cuisines de l’Hôtel Martinez, en commençant par La Plage, il vient tout juste de dévoiler son tout nouveau restaurant au sein de la mythique Palme d’Or, une table perchée au premier étage de cet hôtel que l’on ne présente plus.
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Il faut dire que Cannes sonnait comme une évidence pour Jean Imbert, lui qui a commencé à travailler, très jeune, dans les cuisines des restaurants de la ville, à droite et à gauche, pendant le festival, tout en se faufilant discrètement dans les projections de films entre les services et pendant les coupures. “J’ai commencé à travailler à 16 ans à Cannes, à cuisiner tout en allant voir des films quand je le pouvais. Alors c’était une évidence de venir, un jour, ouvrir un restaurant ici. Je ne l’aurais fait nulle part ailleurs que dans ce lieu aussi symbolique et emblématique que l’Hôtel Martinez, à Cannes”, confie le chef étoilé.
Mais pour ce restaurant à vocation gastronomique, Jean Imbert et sa jeune brigade ont voulu faire les choses autrement, en proposant une expérience décomplexée, détendue, et façon “Riviera”. On reste, certes, sur la Croisette avec toutes les paillettes – et les tarifs – que cela implique, mais la volonté de proposer une offre culinaire qui détonne a été le moteur de cette aventure et de ce nouveau terrain de jeu culinaire. “Je veux proposer une cuisine à la fois gastronomique, mais avant tout simple et décomplexée autour du poisson et de la mer, avec l’idée de rendre hommage aux joyaux de la Méditerranée, à des produits que l’on ne trouverait jamais à Paris, ainsi qu’au savoir-faire des pêcheurs de la région”, dit-il, rappelant que le restaurant sera ouvert pendant le festival, mais également tout le reste de l’année.
© Konbini
Une cuisine de la mer
Mais alors, on mange quoi ? Des poissons et fruits de mer pêchés, sélectionnés et triés sur le volet par des pêcheurs locaux, entre Marseille et Théoule-sur-Mer, sublimés à la sauce Jean Imbert. Pour nous, ce soir d’ouverture, c’est le menu dégustation qui nous guidera – une carte est également disponible –, et qui nous amènera à découvrir les pépites de la mer et des eaux de la région qui s’offrent devant nous, depuis le premier étage de l’Hôtel Martinez. Un rouget, cru et snacké, des pélamides (une première, pour moi), un saint-pierre, un chapon découpé en salle, et un rafraîchissant citron givré en dessert.
© Konbini
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Si la cuisine, iodée et ensoleillée, reste le protagoniste principal du restaurant, le décor est le personnage qui pourrait presque venir lui voler la vedette. Pour la métamorphose de ce lieu historique, Jean Imbert a voulu faire les choses en grand, en chamboulant toute l’atmosphère. C’est ainsi que l’on se retrouve dans un monde parallèle, en pleine Croisette, entouré de boiseries et de menuiseries, laissant presque penser que l’on se trouve dans le cocon et l’intimité d’un yacht vintage, comme ceux que l’on apercevrait dans des films ou des cartes postales.
Intemporalité et monde marin
Pour façonner cette mue, le chef a fait appel à une personne de confiance, Rémi Tessier, le designer qui l’avait déjà épaulé pour transformer la salle du restaurant gastronomique du Plaza Athénée où Jean Imbert a décroché l’étoile grâce à une expérience unique, en hommage aux plus belles heures de la grande cuisine française. “J’avais dans l’esprit cette ambiance si spéciale et glamour des intérieurs de yacht vintage des années 1930 aux années 1960. La cuisine exclusivement orientée autour des produits de la mer ne pouvait être plus pertinente avec cette vision”, raconte le designer Rémi Tessier.
“Jean et moi avons la passion commune du bateau et la notion de l’intemporalité est ancrée dans notre travail respectif, mais toujours avec ce twist qui fait que le lieu est unique tout comme la cuisine et pour autant ancré dans la mémoire collective.”
Clou du spectacle dans ce bateau qui-ne-dit-pas-son-nom, des hublots, disposés un peu partout dans le restaurant, qui permettent d’observer, comme un espion ou un navigateur, des jolis flacons, la cuisine et le grand barbecue où sont préparés et cuisinés les poissons, et surtout des affiches de films historiques ayant décroché la Palme d’Or au Festival de Cannes, toutes chinées par Jean Imbert en personne.
© Boby / Design : Rémi Tessier
© Boby / Design : Rémi Tessier
© Boby / Design : Rémi Tessier
Objets uniques et collectors
Mais les références à l’univers du cinéma ne s’arrêtent pas là. Pour pousser encore davantage l’immersion, chaque détail a été minutieusement pensé. Avec l’œil et la délicatesse des génies-designers Violaine & Jérémy, le restaurant peut ainsi proposer aux convives des menus présentés sous la forme de scénarios de films, tapés à la machine à écrire et annotés à la main, des tickets de vestiaire fabriqués comme des places de cinéma à l’ancienne, ou encore une carte des desserts imaginée comme un “call sheet”, ce courrier que le festival envoie, comme le veut la tradition, aux acteurs et actrices nommés pour un prix au Festival de Cannes.
“Avec ce restaurant, nous voulions offrir un moment hors du temps et, surtout, un endroit où ceux qui aiment le cinéma puissent se retrouver en totale immersion, au milieu de scénarios originaux, annotés par des acteurs ou réalisateurs de renom, ou d’accessoires de films mythiques chinés à droite et à gauche, depuis plusieurs mois”, ajoute Jean Imbert.
Et comme si ce n’était pas encore assez, le restaurant regorge de petites reliques, d’objets rares, de props et accessoires de tournages de films mythiques. C’est ainsi que l’on a pu dîner, ce soir-là, avec la mer devant nous et le short de Robert de Niro dans Raging Bull juste sur notre droite, encadré sur les murs et les boiseries du restaurant.
La Palme d’Or
Hôtel Martinez
Boulevard de la Croisette
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Cet article a été rédigé dans le cadre d’une invitation presse par l’Hôtel Martinez et l’agence I’M PR.