Dire que Lana Del Rey était particulièrement attendue ce mercredi 21 août relève du doux euphémisme. Comme à chacune de ses apparitions en France, l’euphorie, mais surtout les couvertures de survie, sont au programme. Une foule de fans since day 1 et de l’era “Video Games” attendait déjà la veille, à 6 h 00 du matin. À cela, rien de plus normal : même si elle n’a jamais vraiment pris de break contrairement à ce que pensent certains moldus, Mother est plutôt rare ici, c’est même son seul concert dans l’hexagone cet été. La dernière fois qu’elle était sur le territoire français, c’était pour un (minuscule) Olympia quasi annoncé par surprise quelques jours avant le soir de la représentation. La capacité de la salle iconique étant plus que restreinte, forcément, des centaines de milliers d’individus (jusqu’à 400 000 dans la file virtuelle !) étaient plus que déçus. Au cours de ce soir d’août 2024 nappé de couronnes de fleurs dans les cheveux, de looks so coquettes et de p’tites larmes doucement amères coulant des yeux, on ose espérer que leur cœur fut apaisé.
À voir aussi sur Konbini
“Je dois appeler ma bestie pour lui dire que je vois Lana !!”
Il faut dire qu’entre la chanteuse dream pop et le festival parigot, c’est une histoire d’amour qui dure, puisqu’elle y était déjà la tête d’affiche il y a dix ans pile, en 2014. Dans la foule où je me suis glissée, certains y étaient déjà, d’autres pas, et c’est même leur première fois. “Je dois appeler ma bestie pour lui dire que je vois Lana” murmure un jeune homme derrière moi au bord de la chialade. Même quand elle flirte avec les 25 minutes de retard, les fans sont aussi patients que tolérants. “Elle peut se le permettre, c’est une star.” Je suis peut-être un peu moins conciliante qu’eux, tant mes pieds me font mal (je suis sur la pointe pour bien voir) et mon cou est tordu. J’oublie cependant toutes mes rancœurs dès que l’artiste et son allure de fée débarquent sur “Body Electric”.
Je fais partie des élus qui ont eu la chance de la voir à l’Olympia en 2023, je pensais donc connaître la setlist et elle reste en effet sensiblement la même, à part quelques sons ici et là. Elle y ajoute un peu de “West Coast” (frissons), l’estival “Doin’ Time” ou encore “Without You”, issu du premier opus, bouleversante dans des aigus qu’elle n’assumera pas toujours jusqu’au bout mais qu’on appréciera tout de même. Évidemment, on n’échappe pas aux classicos de l’era sad et Tumblr girl : “Summertime Sadness”,”Born to Die” ou “Video Games”.
@shellyjohnsson @Lana Del Rey - Born to Die (21/08/2024 à Rock en Seine) #borntodie #borntodielanadelrey #lanadelrey #live #rockenseine ♬ son original - Shelly
On les chantera avec le même plaisir. Reste que les plus récents albums, comme le dernier pondu, Did you know that there’s a tunnel under Ocean Blvd (petite pause pour reprendre son souffle), sont peut-être assez peu représentés. Comme l’autrice de ces mots aurait adoré “Let The Light In” en live ! Peut-être pour une prochaine fois ?
@shellyjohnsson @Lana Del Rey à Rock en Seine le 21/08/2024 #lanadelrey #rockenseine #live #lustforlife #cherry ♬ son original - Shelly
Ça n’empêchera pas la torpeur parmi les quelque 40 000 festivaliers présents devant la Main Stage, et ce malgré les maigres 17 degrés de la soirée, preuve en est avec des malaises ici et là. La chanteuse repère tout, s’arrête juste le temps qu’il faut, semble s’inquiéter. Attention, elle reste tout de même cette icône rare, mystérieuse, au sourire chaud mais au regard froid. À l’outfit hors du temps, même si une petite ceinture Chanel nous rappelle qu’elle est tout de même bien de son époque faite d’opulence. Inaccessible, malgré pas mal de “I love you too. So much” lâchés comme des abandons de soi, ici et là. C’est si peu et tant à la fois. On s’en contentera, en gageant que le reste du festival rencontre autant de pics d’émotions. On n’en doute pas.
Le festival Rock en Seine se poursuit jusqu’au 25 août avec notamment Måneskin ou Fred again..