Cet été, la rédaction de Konbini révèle au grand jour ses guilty pleasures. Knacks froides, chaîne YouTube obscure ou drôle d’obsession pour des pages Wikipédia sans grand intérêt, préparez-vous à la grande exploration de nos plaisirs inavouables.”
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“Dégueulasses”, “horribles”,”écœurants”, nombreux sont les adjectifs pour caractériser les boutons d’acné, les points noirs, les poils incarnés et toutes les petites imperfections qui parsèment le corps de chacun et chacune. Pourtant, malgré le côté crado, j’ai développé un certain plaisir caché à faire exploser ces imperfections. Comme je sais que je ne suis pas le seul à aimer dégommer des chtars par dizaine, je vous partage ce petit kif secret.
Les origines du mal
Pour ma part, cette passion est apparue lorsque j’avais 17 ans. J’étais alors doté d’une acné somme toute classique et ma dermatologue me propose le traitement Roaccutane. On est en 2007 et je passe alors six mois de l’enfer. Mon visage, mon cou, mes épaules, mon torse et mon dos voient apparaître une multitude de boutons. Dans la même journée, un bouton d’acné peut naître, s’infecter et éclater. Sympa, l’ambiance aux anniversaires. À l’époque, j’hallucine autant que je souffre de ce traitement. Ça fait mal, c’est moche et ça ruine le peu de confiance que j’ai en moi.
Comme j’ai trop de boutons, j’en éclate beaucoup. Énormément. Mon corps devient un no man’s land où je suis en guerre contre mon acné. Résultat, je m’habitue à la douleur et commence à apprécier la manœuvre. Six mois passent, le traitement s’arrête, je n’ai plus aucun bouton sinon des cicatrices de cette bataille. Mais ce côté sombre de ma personnalité qui aime atomiser son acné reste.
Plus qu’un hobbie, une passion
Aujourd’hui, je suis un vrai sniper. Le moindre comédon est repéré à des kilomètres et t’inquiète même pas que je vais aller le chercher comme la CIA avec les nazis en Amérique du Sud dans les années 1950. Même les poils incarnés bien cachés sous la peau y passent. Je trouve qu’il y a quelque chose de satisfaisant à trouver ces imperfections pour les détruire. J’ai l’impression de purifier mon corps. Parfois, j’attends même qu’un bouton soit à point pour l’éclater.
Le poil incarné possède une place à part, puisque l’enlever revêt davantage un aspect de réparation plutôt que de destruction. Quand la pince à épiler réussit à attraper le poil pour le libérer de sa prison, lui offrant ainsi sa forme d’antan, c’est pour moi une belle victoire. Est-ce que je vais trop loin en comparant les imperfections entre elles ? Peut-être, mais bon, je parle ici de mon plaisir coupable, je fais bien ce que je veux.
L’éclatage de chtars en vidéo et entre amis
Je vous rassure, je ne partagerai aucun contenu vidéo ici. Les fans de points noirs que vous êtes ont déjà dû tester ce contenu. Quand les chtars se font rares sur la peau, alors YouTube, Instagram et TikTok prennent le relais. Il existe tout un panel de vidéos bien trashos sur le web qui feraient vomir n’importe quel citoyen lambda. Mais nous, les chtar lovers, on aime se faire une petite séance où un mec présente un terrain miné à son docteur qui se fait une joie de racler tout ça.
La passion de l’acné s’étend aussi aux relations humaines. Elle peut en venir à un stade où on désire secrètement éclater les boutons de nos amis ou amants. Pour ma part, je n’ai franchi cette étape qu’avec ma conjointe (et uniquement dans son dos). Mais je comprends qu’on ait envie de prendre soin de ses potes. Aucun jugement là-dessus, la team, vous avez bien le droit de souhaiter faire parler le sébum de l’amitié.
Au final, j’en ai peut-être un peu trop fait avec le mot “passion”. Cette attirance pour les boutons d’acné reste un passe-temps sympa. Je connais son origine, je sais la satisfaction qu’il m’apporte et j’aimerais passer des soirées avec mes amis à checker les points noirs de chacun, mais ça ne va pas plus loin. C’est mon petit plaisir coupable.