Après deux semaines de course, il n’y a déjà (presque) plus de suspens dans cette édition 2021 du Tour de France. Tadej Pogacar a maté une concurrence réduite à peau de chagrin, avec l’abandon précoce de son compatriote Primoz Roglic et l’absence cette année d’Egan Bernal, vainqueur de l’édition 2019. Le Slovène possède plus de 5 minutes d’avance au classement général sur son premier poursuivant, Rigoberto Uran, un Colombien qui a pris l’habitude de collectionner les places d’honneur et de s’en contenter allègrement. Lui, comme le reste de la meute, ne semble tout simplement par armé pour challenger le dossard n° 1. Disons les choses comme elles le sont : hormis un accident qu’on ne lui souhaite pas, Tadej Pogacar va remporter à 22 ans, sa deuxième Grande Boucle. Une perf qui n’est pas sans susciter la défiance, étant donné l’impression de facilité affichée dès lors que la route s’élève.
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Mais le Tour de France, ce n’est pas que la course en elle-même (et heureusement, serait-on tenté de dire). D’ailleurs, les téléspectateurs continuent d’être au rendez-vous depuis le départ : la 1e étape entre Landerneau et Brest a réuni jusqu’à 3,59 millions personnes (36,4 % de part d’audience), un score qui a grimpé à 4,73 millions (25 % PDA), le 3 juillet, pour l’entrée dans les Alpes (Oyonnax-Le Grand-Bornand). Ils étaient jusqu’à 5,5 millions (41 % PDA) pour suivre l’étape dantesque de Tignes, le lendemain. Mais alors, qu’est-ce qui pousse autant de monde à rester les fesses bien au chaud devant une course dont l’intérêt sportif ne fait que s’estomper ?
La course reste animée
Et oui, ce qui est cool avec le vélo, c’est qu’il y a tellement de classements et d’intérêts annexes que ce serait bête de se cantonner à la simple course au maillot jaune, quand bien même celle-ci semble entendue. Qui va remporter le maillot à pois du meilleur grimpeur qui a tant de fois fait le bonheur de Richard Virenque (7 fois vainqueur, un record) par le passé ? Après avoir rejoint Eddy Merckx au nombre d’étapes remportées sur l’épreuve (34), Mark Cavendish va-t-il parvenir à ramener son maillot vert sur les Champs-Élysées ?
Et puis, au-delà des classements, le Tour demeure une course rythmée par les attaques (n’est-ce pas Pierre Rolland ?) de coureurs décidés à faire briller leur équipe (et leur sponsor). C’est évidemment le cas de Julian Alaphilippe, champion du monde et chouchou des Français, qui a eu le plaisir d’endosser la tunique jaune en tout début de Tour. Voir ces Tricolores pleins de panache en animateurs de la course, c’est évidemment de nature à retenir l’attention des téléspectateurs devant leur écran.
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Les gens sont sadiques
Oui, l’être humain est cruel, mais il faut être tout à fait honnête. Pour le spectateur moins assidu du vélo, le Tour de France, c’est le moment où tu peux te délecter de la détresse humaine et sportive du coureur pendant que tu as les miches bien enfoncées dans ton transat, une citronnade à la main. Et les occasions ne manquent pas : les chutes massives, les descentes périlleuses à 95 km/h en frôlant le ravin, ou tout simplement le visage déformé du sprinteur dans les premiers pourcentages d’une cote de 3e catégorie sont des prétextes absolument légitimes pour rappeler combien ces types sont absolument fous. Une course à la souffrance dont s’est d’ailleurs indigné le toujours très loquace Marc Madiot, directeur sportif de la formation Groupama-FDJ, dans les colonnes du Parisien. “La violence de ce Tour m’effraie”, a-t-il lâché à l’orée de la 3e semaine de course. “Jouer à se faire peur, ça fait désormais partie du jeu. On sait que ça fera de l’audience”.
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L’ambiance sur les routes est incroyable
“Non mais franchement, camper depuis la veille sur le bord de la route pour voir des mecs chargés passer pendant 5 secondes chrono, quel intérêt ?” Qui n’a jamais eu le droit de la part d’un de ses potes à la version vélo du “ce n’est que des mecs qui courent après un ballon” ? Limiter l’intérêt du Tour à l’épreuve sportive en elle-même, c’est se méprendre sur ce qui nourrit la passion des gens pour cette course : son engouement sur le bord de la route, ses supporters venus de toute l’Europe, ses couleurs, ses costumes, ses inconscients aussi (n’est-ce pas Madame OPI-OMI ?)… L’une des rares épreuves sportives gratuites est aussi l’une des plus suivies au monde, et ça n’est certainement pas un hasard.
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Les paysages sont toujours aussi beaux
On ne va pas se mentir, mais chaque édition du Tour de France est l’occasion de se rappeler combien notre France est belle ! Entre mer et montagne, plaines et vallées, la beauté des édifices, cathédrales et châteaux, voir ces routes s’entrelacer dans la diversité des paysages et des régions peut s’avérer être un spectacle hypnotique. Et ce, même lorsque l’intérêt pour la course flanche un peu. Le Tourmalet, l’Alpe-d’Huez ou le Mont Ventoux auraient-ils cette renommée sans le Tour de France ?
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