Nous sommes en 1974, dans le domaine viticole de la vallée de Nava, en Californie. Charles Shaw, un banquier américain et passionné de viticulture, rachète ce domaine et étend son exploitation. Le vin, développé dans les règles de l’art, fait fureur et se vend à ce qui équivaut de nos jours à 57 dollars, soit un vin plutôt haut de gamme. Pourtant, Shaw est loin d’imaginer ce que lui réserve l’avenir.
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À la fin des années 80, le vignoble est, selon le média The Hustle, victime d’une invasion de pucerons. Charles Shaw est alors contraint de vendre son exploitation en 1995 à un businessman du nom de Fred Franzia, pour la somme dérisoire de 27 000 $. À partir de ce moment, les choses prennent une tout autre tournure. Rongé par l’appât du gain, Franzia profite de l’effondrement du marché viticole en minimisant au maximum les coûts de production, et décide de vendre les anciennes bouteilles de Charles Shaw à 1,99 $. C’est le début de la fame pour les vins Shaw.
Surnommés “Two Buck Chuck”, soit littéralement “Vin à deux balles”, par Trader Joe’s – une chaîne de supermarchés américaine –, les vins s’arrachent et deviennent des bestsellers aux États-Unis. C’est un succès sans précédent pour l’impitoyable Fred Franzia, à tel point qu’aujourd’hui, chaque année, près de 340 litres de vin sont écoulés. Quant au vrai Charles Shaw, il n’a jamais reçu un seul dollar des bénéfices effectués par Franzia.
Dépité au plus haut point par ses recettes colossales et par les moyens douteux de production, le passionné Shaw s’est retiré du monde viticole, et on le comprend. Voir son rêve s’effondrer, ça ne donne pas vraiment envie de recommencer.