Les joueurs de l’équipe nationale de football d’Iran apportent à leur tour leur soutien au mouvement de protestation des femmes qui secoue le pays. Agissant à l’encontre du règlement de la Fédération, ils ont été nombreux à poster sur les réseaux sociaux des messages pour dénoncer la répression des manifestantes qui réclament le droit de ne plus porter le voile dans l’espace public, à l’instar de l’attaquant vedette de la sélection, Sardar Azmoun.
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Impossible de garder le silence
“En raison du règlement de l’équipe nationale, nous n’étions pas autorisés à nous exprimer avant la fin de notre camp d’entraînement, mais il n’était plus possible pour moi de garder le silence, a écrit sur Instagram le joueur du Bayer Leverkusen. S’ils veulent me virer de l’équipe, c’est un sacrifice pour un brin de cheveux d’une femme iranienne.”
L’attaquant aux 40 buts en 63 sélections s’en prend également aux autorités qu’il accuse de “tuer si facilement la population”, avant de conclure sa tirade par un “longue vie à la femme iranienne”.
“Les cheveux de nos filles sont recouverts d’un linceul”, ont écrit plusieurs joueurs de l’équipe nationale de football dans une story commune sur Instagram. “Si ce sont des musulmans, que Dieu fasse de moi un infidèle”, a également lancé Sardar Azmoun.
La mort de Mahsa Amini, l’élément déclencheur
Des manifestations ayant fait plusieurs morts ont éclaté en Iran après que les autorités ont annoncé, le 16 septembre, la mort de Mahsa Amini, 22 ans et originaire de la région du Kurdistan (Nord-Ouest), après son arrestation pour “port de vêtements inappropriés” par la police des mœurs, chargée de faire respecter le code vestimentaire strict dans la République islamique.
Dans nombre de vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on peut voir de nombreuses femmes, présentes dans les rassemblements, qui ôtent leurs voiles, laissent voir leurs cheveux et brandissent leurs voiles en l’air avec colère, scandant des slogans comme “Femme, vie, liberté”.
Des femmes, notamment au Kurdistan iranien, ont aussi “brûlé leurs voiles pour brûler les fondements idéologiques du régime islamique”, relève Azadeh Kian, sociologue franco-iranienne. Quelques femmes se sont aussi coupé les cheveux en signe de protestation, publiant les vidéos sur Internet.