Sous l’effet de la chaleur extrême des derniers jours, arrivée après des semaines de sécheresse dans plusieurs régions françaises, de nombreuses céréales “vont être prêtes avec trois semaines d’avance”, estime Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles.
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“La sécheresse des dernières semaines a accéléré la maturité des céréales : certaines sont prêtes avec trois semaines d’avance, et trois jours de canicule terrible ont fait le travail de mûrissement de 10, 15 jours”, a expliqué à l’AFP la dirigeante du syndicat agricole majoritaire.
La récolte d’orge, qui ouvre la saison des moissons, “a déjà commencé le 5 juin dans le Poitou, autour du 10 juin dans le Maine-et-Loire” et devrait être bientôt suivie par celles du blé ou du foin, indique-t-elle.
Tout en restant très prudente sur les pronostics, elle estime que selon les régions et en fonction de la météo des prochains jours, il y a un risque d’avoir des pertes de rendement “entre 10 et 30 %”, car “les céréales sont sèches, brûlées” par les températures excessives. Il faut “moissonner, faucher, récolter” au plus tôt.
Une quarantaine de départements, soit plus du tiers du pays, ont mis en place des restrictions d’utilisation de l’eau. Selon le niveau d’alerte, la réduction des prélèvements à des fins agricoles reste inférieure à 50 % ou va au-delà, comme dans la région de Poitiers ou d’Orléans.
Les paysans devront moissonner avec précaution, car le passage des machines métalliques dans les champs en pleine chaleur “créé des risques d’incendie”, explique Christiane Lambert.
“Quand le soleil tape sur les feuilles sèches des vignes, cela peut aussi occasionner des départs de feu” poursuit-elle, pronostiquant une date de vendanges anticipée, peut-être dès le début du mois d’août pour les régions les plus au sud.
Les agriculteurs ont subi depuis le début de l’année une série d’épisodes climatiques sévères : gel, grêle, sécheresse et, enfin, une alerte canicule.
Les animaux d’élevage, qui ont une température corporelle plus élevée que les humains (“38 degrés pour les porcs, 41 pour les poules”) vont aussi souffrir de cette intense chaleur : “elle accélère leur rythme respiratoire, les épuise”. Chez les bovins notamment, “ceux qui produisent du lait en font moins, et ceux destinés à faire de la viande ne grossissent plus”, détaille-t-elle.
Seule solution : les installer dans des bâtiments mieux climatisés, avec des évacuations d’air ou des rideaux d’eau froide, des dispositifs qui restent coûteux pour les éleveurs.
Konbini avec AFP.