Existe-t-il, dans cette galaxie tumultueuse, un sac qui respire plus le luxe que le Birkin ? Si vous posez cette question à Samantha Jones, Kim Kardashian ou encore Maëva Ghennam, elles vous répondront sûrement que non. Qu’on soit old money, new money, trash money ou encore no money, il y a quelques statements qui mettent tout le monde d’accord. Le fait que posséder un Birkin (ou un Kelly) soit synonyme de richesse et d’un certain statut social en est un.
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Son histoire, son prix (qui peut parfois dépasser les 100 000 euros), ses conditions d’acquisition, ses listes d’attentes interminables… tout cela fait du Birkin un signe manifeste d’opulence. Dans un monde rempli d’inégalités sociales et où tellement de gens galèrent à se nourrir, à se vêtir et à vivre correctement, ces symboles d’abondance outrancière font de plus en plus grincer des dents. On le sait, l’heure est à la récession ! Partout sur les réseaux sociaux, des micro-influenceurs donnent des tips à leurs followers pour réussir à faire plus avec moins, à être plus économes, à recycler leurs garde-robes et à ne plus acheter de façon compulsive, que ce soit pour la planète ou pour notre porte-feuille. Alors pour la plupart des habitants de ce système solaire, mettre le prix d’une petite voiture dans l’achat d’un sac n’est pas du tout à l’ordre du jour, mais ce n’est pas une raison pour ne pas participer à la fête !
Si vous voulez vraiment un Birkin, prenez-en un faux ! D’ailleurs, Walmart (un supermarché américain ultra-populaire) en fait un à moins de 100 euros. C’est un peu la vibe qui inonde notre onglet “Pour toi” de TikTok en ce moment. On doit reconnaître que ce dupe est assez bien fait et que c’est drôle de voir toutes ces Américaines faire des unboxings de l’une des pièces mode les plus convoitées au monde.
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@styledbykristi Walmart Birkin. Thanks for the recommendation @Jessi My original sound - StyledByKristi
Même si on a envie de se réjouir face à l’engouement que suscite cette imitation, que certains considèrent comme un véritable symbole anticapitaliste, on sait que ça soulève un problème bien plus profond. Oui, nous sommes pour la fin des distinctions sociales et on pense que tout le monde devrait pouvoir s’offrir un petit bout de luxe, si ça lui fait plaisir. Quid de la chaîne de production, des conditions de travail et de rémunération des “employés” et des matériaux utilisés ? On connaît déjà le coût, humain et environnemental, de la fast-fashion. Les phénomènes comme le Wirkin, en plus d’ajouter une pièce dans la machine de la surproduction intensive, fragilisent un peu plus le statut des jeunes marques et créateurs.
Oui, on suppose qu’Hermès a les moyens de se défendre face à des géants comme Walmart, Shein, Aliexpress et les autres méga-enseignes qui ne se cachent pas de faire des imitations et des répliques identiques. Qui protège les modèles uniques imaginés par les plus petits designers qui ne peuvent pas se permettre de lutter juridiquement contre le vol d’idées ? Donc pour le Wirkin, on va passer notre tour. Parce que oui, “mangeons les riches”, comme disait Rousseau, mais avant tout, protégeons les petits esprits créatifs qui savent si bien rendre notre quotidien un peu moins gris.
