Même s’il était full black, le look de Kanye West au Super Bowl a fait jaser. Le nerf de la guerre : son masque crucifix Alexander McQueen. Et si afficher de manière ostentatoire une représentation du Christ a pu troubler l’Amérique puritaine, c’est plus l’origine de cette pièce qui a fait polémique. Était-ce le vrai modèle McQueen ou une copie, confectionnée par Ye lui-même ?
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Dès les premières images du rappeur portant cette relique issue de la collection “Dante” datant de 1996, Simon Costin, ex-collaborateur d’Alexander McQueen et le designer de cet accessoire, a immédiatement commenté le poste de Ye sur Instagram en précisant que ce dernier n’était pas authentique et qu’il ne l’avait pas designé. Peu de temps après, Byronesque Vintage – un label spécialisé dans la recherche de pièces rares – a expliqué dans un autre post Instagram que les équipes de Kanye les avaient contactés en septembre pour les lancer sur la recherche de ce fameux masque, et que lorsqu’ils l’avaient enfin trouvé, la team West n’en a finalement pas voulu, le prix étant trop excessif.
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Du fake dans le carré VIP du Super Bowl ? Surtout qu’après le spot low cost du rappeur, le manque de budget paraissait être un argument plausible mais quand on connaît l’admiration du chanteur pour le créateur et qu’on sait qu’Alexander McQueen avait mis fin à ses jours le 11 février 2010 (soit 14 ans jour pour jour avant le Super Bowl), on se demande s’il aurait osé commettre l’ultime fashion faux pas et porter une contrefaçon.
La vérité a pris l’escalier hier, Simon Costin a révélé, toujours sur Instagram, que le masque était un vrai. Fin du suspense. Il explique que les crucifix qui ornent l’objet de convoitise n’étaient pas tous identiques puisqu’ils avaient été chinés dans des brocantes. Cependant, aucune excuse n’a été présentée à l’artiste, ce que les fans ont beaucoup regretté dans les commentaires. Le post a depuis été supprimé.
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Une pièce vouée à faire parler
En 1996, pour son show automne-hiver, Alexander McQueen réunit tout le beau monde de la mode dans une église éclairée à la bougie. Pour pousser l’ambiance gothique jusqu’au bout, il place même un squelette dans le public. Et si l’effroi qui planait à l’intérieur rendait déjà cet instant légendaire, ce n’est rien à côté de ce que le défilé a procuré. Si on en croit les magazines de mode de l’époque, c’est ce jour-là que McQueen se taille une réputation mondiale. Trois jours après le show, le Women’s Wear Daily le sacre comme “le sauveur de la London Fashion Week”, selon les dires de AnOther Magazine. La collection se nomme “Dante”, en hommage à l’œuvre La Divine comédie, de l’écrivain florentin.
Ses silhouettes entre poésie, beauté et blasphème marquent l’histoire. On y voit des corsets, du sombre, des mannequins avec une démarche terrifiante et ces fameux masques crucifix. L’enfant terrible de la mode britannique sème le chaos à Londres. Il s’exprime au sujet des masques comme le rapporte The Museum of Savage Beauty : “Les gens trouvent parfois mes créations agressives mais je ne le considère pas comme agressives. Je les vois comme romantiques, traitant d’un côté sombre de la personnalité”. Pas étonnant que Ye ait alors jeté son dévolu sur cette pièce. Ce qui est sûr, c’est que les amoureux de McQueen et les puristes d’Halloween ont déjà leur outfit, au DIY le plus easy, remis au goût du jour par ce 58e Super Bowl… Et Kanye.