Cet article a d’abord été publié dans notre newsletter Fast Forward le 2 janvier 2025.
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Ce mois de janvier, je passerai les 3 ans et demi de sobriété. Et ça fait un moment que je ne me questionne plus vraiment sur ce qui est devenu une normalité pour moi. Mais, à la période des fêtes, je sais à quel point il peut être difficile de garder le cap. Comme si les obligations sociales et leur lot d’anxiété savaient exactement sur quel bouton appuyer pour nous faire douter.
Les quelques mots qui m’ont mis dedans cette semaine, ce sont ceux d’A. J. Daulerio, qui raconte son “rock bottom”, au micro du journaliste américain PJ Vogt. Un “rock bottom” un peu trop proche de moi raconté par celui qui explore la sobriété avec beaucoup de justesse dans sa newsletter The Small Bow, sous-titrée A Recovery Newsletter For Everyone.
Star de la bulle blogging américaine, avec ses très hauts et ses très bas – c’est lui qui a précipité Gawker vers la banqueroute pour avoir diffusé un extrait de la sextape de Hulk Hogan en 2012 –, A. J. Daulerio raconte comment il a poussé la normalité et la fonctionnalité de ses addictions le plus loin possible avant de sombrer et de commencer son parcours vers la sobriété.
Ce n’est pas dans le flacon que je me suis reconnu, ni même vraiment dans le parcours de vie, avec lequel, je dois l’avouer, je peux faire de beaux parallèles. Non, c’est sur sa vision du vide de l’existence que mon cœur s’est contracté un peu fort.
“J’ai toujours eu un profond mal-être, une tempête d’insuffisance sociale qui m’a fait me sentir exclu de tout ce que la vie apporte de bon. Je ne suis pas capable de participer en étant moi-même alors j’ai trouvé des solutions pour être quelqu’un d’autre. Un jour, pendant un meeting d’alcooliques anonymes auquel j’assistais, quelqu’un a dit ‘je suis un alcoolique depuis que je suis entré à la maternelle’ et ça m’a foudroyé la poitrine parce que j’ai tout de suite compris ce que cette personne voulait dire.” A. J. Daulerio
Une flèche dont je sais que je ne suis pas le seul à m’être fait embrocher, mais dont je sais que le trou béant qu’elle laisse peut se reboucher, et qu’on a parfois juste besoin d’une petite marche pour pouvoir mettre le pied à l’étrier. Une excuse qui peut cacher la pudeur ou un élan collectif, c’est ce que peut apporter le “Dry January”, pour aider celles et ceux qui veulent grimper la première marche vers une sobriété, bien loin d’un précepte détox à la con. La sobriété peut être joyeuse et assumée, et c’est le moment d’essayer, que ce soit pour 31 jours ou plus, sur un malentendu.
Si vous souhaitez aller plus loin sur le sujet, j’ai écrit plusieurs articles pour Konbini, un sur la première année de sobriété, un sur la deuxième, et un sur les 1 000 premiers jours. Et je vous conseille aussi l’article sorti en 2018 pour Them de l’autrice June Gehringer titré “Going Home for the Holidays As a Newly Sober Person”.