On a tous des fantasmes complètement ridicules de personnes riches. Par exemple, je me suis toujours dit que le kif ultime quand tu es plein aux as, c’est qu’un type tienne un parapluie juste au-dessus de ta tête lorsqu’il pleut. Ce vendredi 1er mars, la pluie est venue casser tout le glamour de la Fashion Week et devant l’hôtel Salomon de Rothschild, où se tenait le show Victoria Beckham, il tombait des trombes d’eau.
À voir aussi sur Konbini
Tout un roulement de jeunes garçons en complet option parapluie était organisé pour traverser la cour de l’hôtel particulier. Mon fantasme de grosse riche s’est alors réalisé, un jeune homme m’a accompagnée, parapluie brandi au-dessus de mon brushing. Je lui ai glissé un : “Waouh, j’ai l’impression d’être quelqu’un d’important”, mais en réalité, j’étais un peu gênée.
En tout cas ça annonçait la couleur : la personne qui nous reçoit ici n’a jamais été à découvert. Et pour cause, on est là pour voir la collection de la plus fancy des Spice Girls, celle que je préférais quand j’étais petite : Posh. Comme le glam n’a pas de limite, sur chacune des marches des deux escaliers qui ornent l’entrée de cette pépite immobilière, se tenait des serveurs brandés Don Julio (les aficionados de tequila savent de quoi je parle) avec les mains pleines de cocktails. Pas de doute, on est bien chez Posh.
L’appartement est encore plus haussmannien et luxueux que celui du baron Haussmann. Des lustres immenses éclairent les pièces, aidés par des dizaines de bougies qui trônent sur les cheminées anciennes en marbres. J’en prends plein les yeux et, quand je lève la tête, je remarque que même le plafond est peint. Une odeur d’encens plane aussi, sans doute la même senteur qui embaume la maison des Beckham. Sur chaque seat, se trouve un coffret Victoria Beckham Beauty avec un nettoyant et une huile dans un packaging qui matche parfaitement avec la pierre italienne des cheminées.
Si vous n’êtes pas nés dans les années 1980, vous ne pouvez pas vous souvenir du déferlement médiatique autour des Spice Girls. Elles étaient les reines des années 1990-2000 et le couple Victoria/David était bien plus famous que la famille royale. Alors forcément, les stars viennent toujours en masse aux shows de l’ex-chanteuse. Ce jour-là, il y avait Ronaldo, le joueur brésilien qui est un grand ami de David. Les photographes étaient comme des dingues, certains ont même demandé un selfie avec R9, c’était tellement mignon.
Le show va commencer, je dois alors prendre place, mais avant, je lorgne sur le clan Beckham qui débarque composé de David, Harper, Cruz, Brooklyn et sa femme Nicola. Je ne suis que deux rangs derrière eux et je n’ai qu’une envie, faire partie de leur famille. Pas seulement parce qu’ils sont tous très beaux et bien habillés, mais parce qu’ils forment un vrai crew et qu’ils ont l’air hyper-soudés.
Le show commence et si la papesse de la mode, Anna Wintour, n’en rate aucun, c’est bien parce que Victoria s’est forgé une vraie réputation. On est loin (très loin) du mariage en violet des Beckham car la mode de notre Spice Girl se veut plutôt discrète. On est sur une bonne connaissance des coupes et des matières, le tombé est toujours impeccable, les teintes jamais criardes, le style indémodable, on appelle aussi ça “quiet luxury“.
Cette saison, Victoria Beckham réinvente les formes de notre garde-robe. On prend les vestes de tailleurs et on les enfile comme un dos nu. On tente la transparence en dévoilant entièrement nos seins, parce que de toute évidence, on ne prendra pas le métro mais notre chauffeur privé pour rentrer de soirée. On relève le col de nos vestes pour nous aider à garder la tête haute. On ressort notre vieux duffle coat. On porte son sac sous son bras comme une vraie dame pressée et on met parfois ses mains dans les poches pour se donner un air nonchalant.
La collection est très belle, très complète, subtile et à l’image de la Victoria Beckham d’aujourd’hui. C’est le vestiaire d’une femme dont la fortune ne date pas d’hier et qu’on a vu évoluer et devenir une référence en matière de sophistication. Alors oui, pendant ce laps de temps dans les quartiers chics, entouré de beau monde et d’or, je me suis finalement dit que le huitième arrondissement parisien pouvait être chouette.