On ne sait pas qui a dit que c’était super important de se souvenir d’où l’on vient pour savoir où l’on va, mais cette personne avait entièrement raison. Notre passé est la base fondatrice de notre futur et le pilier de notre quotidien. On vous voit venir ! Non, nous ne sommes pas devenus un compte Instagram de pensées positives et oui, nous sommes là pour parler fashion plutôt que Freud.
Alors on vous raconte l’histoire d’une mèche de cheveux venue du passé et qui est clairement en train de se faire une place de choix dans notre présent.
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Ça s’appelle comment ? L’accroche-cœur ! Ça se place où ? Sur le front et/ou les tempes. Sur qui l’a-t-on vu récemment ? Sur l’ancienne Miss France Flora Coquerel, sur Cindy Kimberly — celle qui est devenue une super star des réseaux du jour au lendemain grâce à sa beauté et Justin Bieber — ou encore sur notre Léna Mahfouf nationale, pour ne citer qu’elles.
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Remontons un peu le temps. Nous sommes dans les années 1920 et, quand on traîne dans les milieux un peu aisés, on peut vite avoir l’impression que tout le monde est un peu pompette. Ce n’est pas vraiment dû à l’alcool, mais plutôt à l’euphorie de fin de guerre. Après des années d’incertitude et de conflits, le peuple veut de la légèreté et ça se ressent dans la mode et le style.
Même si rien n’est vraiment gagné côté droit et politique — à part pour les femmes blanches américaines qui ont obtenu le droit de vote —, les femmes des années folles ont une plus grande liberté vestimentaire. Ce n’est clairement pas assez, mais c’est déjà ça et elles en profitent pleinement. Elles raccourcissent leurs jupes et robes, elles dévoilent leurs dos et décolletés, elles se coupent les cheveux, se font des vagues et des ondulations au fer et adoptent l’accroche-cœur, le tout bien fixé à coups de brillantine.
Une légende veut que cette mèche de cheveux plaquée soit le pendant féminin des favoris qui habillent les joues et les tempes de ces messieurs distingués. Une autre dit que l’accroche-cœur remonterait à l’époque où certaines impératrices, comme Joséphine, et femmes de haut rang coiffaient leurs fronts de petites mèches bouclées.
Dans les années 1920, l’accroche-cœur vient pimenter les coupes courtes des jeunes femmes de plus en plus actives en dehors du foyer et qui n’ont plus autant de temps à consacrer à une longue et encombrante chevelure. Elles se fichent que la coupe et l’allure garçonne soient mal vues par tout un pan de la société. Dans les milieux avant-gardistes et artistiques, on en raffole et certaines vont même jusqu’à se faire des dégradés à blanc. Sacrilège !
Si les coiffures ondulées des années 1920 inspirent, depuis longtemps, pas mal de célébrités, de Charlize Theron à Vanessa Paradis, la boucle onctueuse de l’accroche-cœur avait un peu disparu des têtes. Là, enfin, elle revient, sur le front des stars de TikTok, d’Instagram et des tapis rouges. Pour certains, c’est un bel hommage aux femmes d’antan qui n’avaient pas peur de sortir des diktats de la mode et pour d’autres, c’est une belle alternative aux fameux baby hair, très à la mode mais assez controversés. On vous rappelle que cette manière de se plaquer les petits cheveux “rebelles” est propre aux communautés afro et latino et que ça a été mal vu pendant longtemps. Alors le faire quand on n’appartient pas à ces communautés peut être taxé d’appropriation culturelle.
Mais avec l’accroche-cœur, tout le monde peut foncer et s’y mettre. Il vous faudra juste beaucoup de laque et le reste de vos cheveux doit bien être plaqué en arrière. Sinon, ce n’est pas cool.
