Le plafond d’utilisation quotidien des titres-restaurant reviendra bien à 19 euros le 1er juillet et ils ne pourront plus être utilisés les week-ends et jours fériés, a confirmé vendredi le ministère de l’Économie. Le doublement de ce plafond à 38 euros et l’autorisation d’utiliser ce moyen de paiement également les week-ends et jours fériés avaient été décidés à l’issue du premier confinement en 2020.
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La crise sanitaire se prolongeant, le dispositif avait été reconduit plusieurs fois, dont la dernière en février jusqu’au 30 juin. “Ces mesures ont permis de relancer la consommation dans les restaurants” et “d’accélérer l’utilisation des tickets épargnés par les salariés du fait des restrictions sanitaires”, selon Bercy.
“Aujourd’hui, ces deux causes se sont éteintes” et “le stock de tickets a été écoulé”, les anciens tickets de 2021 ayant pu être remplacés par des tickets valables en 2022, constate le ministère. De son côté, Didier Chenet, président du syndicat GNI (indépendants de l’hôtellerie-restauration), s’est dit “déçu mais pas surpris, dans la mesure où cette mesure était une aide temporaire mise en place dans le cadre de l’épidémie de Covid”.
En revanche, M. Chenet juge “préoccupant” le montant des commissions perçues par les opérateurs de ces titres, et souhaite qu’il soit réduit. Le marché du titre-restaurant, dont bénéficient 4 millions de salariés, est historiquement tenu par quatre grands acteurs, Edenred (Ticket Restaurant), Groupe Up (Chèque Déjeuner), Sodexo (Pass Restaurant, anciennement Chèque Restaurant) et Natixis (Apetiz, anciennement Chèque de Table).
En décembre 2019, ces sociétés avaient été condamnées par l’Autorité de la concurrence à 415 millions d’amendes au total pour pratiques anticoncurrentielles – elles ont fait appel et la décision est attendue le 24 novembre 2022. Elles contestent s’être entendues depuis 2002 pour restreindre l’entrée de nouveaux acteurs, limiter la concurrence entre elles et freiner l’essor de titres dématérialisés, sur un marché de 6 milliards d’euros par an.
Par ailleurs, le patron du syndicat patronal GNI estime “autrement plus important de discuter d’autres mesures permettant d’améliorer le pouvoir d’achat des salariés [de l’hôtellerie-restauration, ndlr], pour renforcer l’attractivité de notre secteur face à nos difficultés à recruter”, a-t-il déclaré. “Nous souhaitons pouvoir faire des chèques pour aider les salariés de nos entreprises à régler leurs frais de transport, de crèche ou de logement, et que ces chèques soient défiscalisés”, a-t-il précisé.
Konbini food avec AFP