Jeux paralympiques : la scène électro française a fait danser le monde lors de la cérémonie d’ouverture

Jeux paralympiques : la scène électro française a fait danser le monde lors de la cérémonie d’ouverture

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© Marco Mantovani/Getty Images

Des classiques de la chanson française et des tubes bien à elle : la French Touch a frappé fort lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques.

Après des cérémonies olympiques qui ont fait la part belle à la French Touch avec Cerrone, Phoenix, Kavinsky et Air, et avant un grand concert en clôture des Paralympiques, l’électro française a brillé lors de la cérémonie d’ouverture mercredi.

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Mr. Oizo, l’éclectique

À 50 ans, Quentin Dupieux continue de cultiver ses deux amours : derrière la caméra, où il s’est imposé comme l’une des références françaises de l’humour absurde avec treize longs-métrages en 17 ans, dont Rubber, Incroyable mais vrai ou encore Daaaaaali!, mais aussi derrière les platines sous le pseudonyme Mr. Oizo. Son titre “Flat beat”, sorti en 1999, a été joué dès les premières minutes de la cérémonie par l’Ensemble Matheus.

Dupieux incarne un trait d’union entre la première vague française, incarnée notamment par Daft Punk et Air, et la French Touch 2.0, qui s’est invitée dans les années 2000 avec des artistes comme Justice ou Kavinsky (“Nightcall”, bande originale du film Drive).

À l’instar de Justice, Myd et SebastiAn, il fait partie de l’écurie Ed Banger, pilotée par Pedro Winter, ancien manager des Daft Punk, qui héberge les pointures électro françaises à rayonnement international.

Myd, le soleil

Myd s’en souviendra : cette nouvelle tête de la French Touch s’est muée en DJ, au pied de l’obélisque de la Concorde, monument parisien réputé. Tandis que défilaient les athlètes en bas des Champs-Élysées, le jeune homme a officié derrière les platines, avec une immense cape bleu blanc rouge, couleurs du drapeau français, sur les épaules, finissant en longue traîne au pied de l’obélisque.

Si les para-athlètes internationaux ou les téléspectateurs à l’autre bout du monde cherchaient une playlist typiquement hexagonale, ça peut ressembler à ce qu’il a joué. Notamment des incontournables : “Que je t’aime” de Johnny Hallyday, “Les Champs-Élysées” de Joe Dassin ou “Emmenez-moi” de Charles Aznavour (dont on célèbre le centenaire de la naissance cette année). Il a également fait retentir “The Sun”, son morceau phare sorti en 2017, qui l’a fait connaître sur la scène internationale.

Dans sa trentaine, l’artiste promène des morceaux en alliage ensoleillement/mélancolie et une dégaine baroque dans le milieu des platines : moustache ou petite barbe en jachère, t-shirt de merchandising touristique parisien et autres assemblages vestimentaires disparates.

Natif du nord de la France, Myd a commencé à l’adolescence à bricoler sur les ordinateurs de son père, hypnotisé par Fatboy Slim, The Prodigy ou les Chemical Brothers.

Sébastien Tellier, le tailleur de hit

C’est le morceau qui a changé sa vie : Sébastien Tellier a joué “La ritournelle”, son hit électro-pop suave, pour escorter l’arrivée de la flamme vers la fin de la cérémonie.

Cheveux longs, lunettes noires et casquette à paillettes, ce visage mangé par une barbe est celui d’un tailleur de la pop haute couture française. Son coup d’éclat, c’est ce titre de plus de sept minutes, paru au sein de son deuxième album Politics en 2004 et sorti en single en 2005. “La ritournelle” a eu plein de vies, dans des publicités ou des films comme Oslo, 31 août du Norvégien Joachim Trier.

Son talent est connu des signatures de l’électro française, qui ont fait appel à lui, comme Jean-Michel Jarre ou Kavinsky. Le premier participera à la cérémonie de clôture des Paralympiques, le second fut en vue lors de la clôture des Jeux olympiques.

Chilly Gonzales, la touch de piano

En peignoir et charentaises noires sur un vêtement blanc, Chilly Gonzales, Canadien inclassable et collaborateur des Daft Punk, a interprété “Countdown”, morceau au piano composé par Victor Le Masne, dépositaire de la signature musicale des Jeux olympiques et paralympiques de Paris.

Apparu au début des années 2000 avec son bricolage hip-hop/électro, le quinquagénaire s’est ensuite fait connaître par des récitals seul au piano en robe de chambre et pantoufles. Ce qui ne l’a pas empêché de continuer parallèlement à travailler pour de gros clients, comme le rappeur superstar Drake.

“Gonzo”, un de ses surnoms, a aussi collaboré sur Random Access Memories (2013), album triomphal des Daft Punk, duo casqué aujourd’hui séparé.