Jeux paralympiques : La para taekwondoïste afghane Zakia Khudadadi décroche une médaille “pour toutes les réfugiées à Paris et dans le monde”

Jeux paralympiques : La para taekwondoïste afghane Zakia Khudadadi décroche une médaille “pour toutes les réfugiées à Paris et dans le monde”

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© Steph Chambers / Getty Images via AFP

Une première belle médaille pour l’équipe des réfugiés.

La para taekwondoïste afghane Zakia Khudadadi, qui avait fui son pays lors du retour au pouvoir des talibans en 2021, a décroché le bronze aux Jeux paralympiques jeudi, la première médaille pour l’équipe des réfugiés qu’elle représente.

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La sportive de 25 ans a gagné son combat par forfait, son adversaire marocaine ayant subi un choc à la tête lors de son combat précédent. Au Grand Palais, elle a laissé exploser sa joie devant le public parisien qu’elle connaît bien, puisqu’elle s’entraîne désormais à l’INSEP et a fait une demande de citoyenneté française.

“Dans mon pays, il n’y a aucune possibilité pour le sport, pour l’école, pour tout, mais j’espère qu’on va tous gagner ensemble pour la liberté dans mon pays, face à tous les problèmes politiques dans mon pays”, a lancé la jeune Afghane. Elle s’est tout de suite projetée vers les prochains Jeux, disant vouloir “continuer jusqu’à Los Angeles pour montrer de la force pour toutes les filles et femmes dans [son] pays et pour toutes les réfugiées à Paris et dans le monde”.

Une fois son succès confirmé, Khudadadi est tombée dans les bras de son entraîneure, l’ancienne taekwondoïste Haby Niaré, vice-championne olympique à Rio. Sous les yeux de la famille de la native de Hérat (ouest de l’Afghanistan), elles ont couru avec le drapeau de la délégation des réfugiés, sous les ovations du public. Après une première victoire contre la Cubaine Lilisbet Rodriguez Rivero en huitièmes de finale, Khudadadi s’est inclinée en quarts au terme d’un match serré contre l’Ouzbèke Ziyodakhon Isakova (4-3), qui l’avait déjà éliminée à Tokyo. En repêchage, elle a dominé la Turque Nurcihan Ekinci, qu’elle avait vaincue en finale des Championnats d’Europe en 2023, déjà sous la bannière de l’équipe des réfugiés, en étant accompagnée par l’équipe de France.

La jeune femme faisait figure d’exception dans son pays, en tant qu’athlète féminine et handicapée, née avec le bras gauche atrophié. Tout a basculé le 15 août 2021, lorsque les talibans ont repris le pouvoir à Kaboul, la contraignant à quitter le pays alors que se profilaient les Jeux paralympiques de Tokyo où elle devait concourir. Elle a alors bénéficié de l’appui de la France pour quitter le pays avant de représenter l’Afghanistan au Japon quelques jours plus tard, en compagnie du para athlète spécialiste du saut en longueur Hossain Rasouli, qui avait lui aussi fui le pays.

Elle choisit ensuite de rallier la France, où elle s’est installée jusqu’à en demander la nationalité. La procédure, trop longue, est toujours en cours et ne lui a pas permis de participer sous les couleurs françaises à Paris.