S’il y a bien une scène qui est mondialement réputée à Berlin, c’est celle de la techno. Si bien que quasiment personne n’est au courant que l’Allemagne est la destination favorite des danseurs qui rêvent d’intégrer une troupe. Le pays regorge de théâtres et de compagnies et la sortie du dimanche pour les vieux qui ne se refusent rien, c’est d’aller voir des jeunes super bien gaulés danser.
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J’ai été invité à voir la dernière production du Friedrichstadt-Palast, un théâtre de revue doté d’une histoire vieille de 100 ans mais surtout de la plus grande scène du monde. Croyez-moi, c’est du jamais-vu : elle est interminable et peut abriter un orchestre, des décors immenses et des centaines de danseurs.
Au départ, j’ai pensé au moi intérieur de 14 ans, fan de Dita Von Teese, qui rêvait de cabarets, de plumes et de French cancan. Puis quand l’attachée de presse m’a précisé que les costumes seraient signés Jean-Paul Gaultier, il était inutile d’en dire plus pour me faire venir, ma valise était déjà bouclée.
“Purée c’est carrément une piscine”
C’était donc une soirée de toutes les premières : première fois à Berlin, première revue et premier show Gaultier (parce que oui, c’est un show). Le spectacle s’appelle Falling in Love, et parle essentiellement d’un type qui cherche sa place à Diamond City, entre les saphirs, les rubis et les émeraudes (un truc comme ça). Il me semble qu’il y a aussi une histoire d’amour… Enfin, pour être honnête, je n’ai pas pigé grand-chose à l’histoire (sorry mais ça chantait un coup en anglais, un coup en allemand, et l’autrice de ces lignes a fait LV2 italien). Puis de toute manière, l’intrigue est plus un prétexte pour nous en mettre plein la vue.
Et le pari était réussi, car il m’était impossible de décrocher mon regard des décors. Je n’avais jamais vu ça ailleurs qu’à la télé : des danseurs tombaient du ciel, de l’eau a carrément surgi du sol pour créer une piscine immense, et on a même eu le droit à un spectacle de trapézistes. Mais, surtout, le show brillait, au sens propre du terme, puisqu’il y avait 100 millions de cristaux Swarovski sur scène et, pour finir en beauté, le plus gros cristal du monde, sorti des archives de la maison au cygne. Pour ce final, je recommande le port de lunettes de soleil, l’éblouissement est fort.
La mode partout, l’ennui nulle part
Au-delà des décors qui ont mis au piquet mes anciens ballets de danse classique : les costumes. En allant voir du Jean-Paul Gaultier, je m’attendais évidemment à du spectaculaire. Et tout y était : les cônes pour sublimer les poitrines, les corsets, les marinières, les queues-de-cheval bien hautes, les bérets marins… C’était comme assister à une rétrospective des plus grands moments Gaultier.
Tous les éléments étaient donc réunis pour que je passe une bonne soirée. Mon amour pour la mode et son enfant terrible, ma passion secrète pour le burlesque et mes connaissances en DIY tiktokiens pour attester que les décors n’étaient pas de la gnognotte. Alors, pour citer François Simon : y retournerai-je ? Oui, assurément.