Pour son troisième Koh-Lanta, Patrick, le roi de la stratégie et des colliers cachés dans le slip, n’a pas fait long feu. En privilégiant une approche à la Sun Tzu sur une édition qui exigeait un profil à la Kevin Mayer, le Savoyard s’en est allé. La faute aussi à des problèmes familiaux appris juste avant le départ qui ont perturbé son sens aiguisé de la stratégie. Entretien.
À voir aussi sur Konbini
Konbini Sports | Comme on dit : jamais deux sans trois. Tu n’as pas hésité quand la production t’a proposé de revenir dans Koh-Lanta ?
Patrick | Je n’ai pas hésité une seconde. Je savais que le casting allait être relevé et qu’on était beaucoup à avoir été contactés – on était 40 a priori –, mais je me suis dit pourquoi pas moi.
Selon toi, qu’est-ce qui a fait que tu as été retenu pour participer à cette édition All-Star ?
J’ai été une fois finaliste et une autre fois à l’orientation [respectivement en 2009 et 2012, ndlr]. C’est moi qui ai assumé le côté stratégie et montré qu’avec on pouvait aller loin – mais pas gagner, hein. Je pense que pour les aventuriers de Koh-Lanta, je reste le numéro 1 en stratégie. C’est déjà pas mal.
Cette année, tu as été directement dans la stratégie. Avec le recul, n’était-ce pas une erreur d’avoir privilégié cet aspect au détriment du sportif ?
C’est vrai que j’y suis allé un petit peu fort dès le départ, j’aurais peut-être dû y aller plus tranquillement et ne pas aller voir Maxime. Je n’aurais voté pour personne d’autre. Ce n’est pas grave. J’étais obligé en même temps. Il y avait pas mal de Parisiens ensemble – je n’ai rien contre les Parisiens – qui ont noué des amitiés : Claude connaît bien Laurent, qui connaît bien Namadia, et il s’entend bien avec Teheiura. Je les connais bien, on s’appelle parfois, mais ce n’est pas pareil.
Tu ne l’as pas vue venir cette élimination. Elle a fait mal ou après deux Koh-Lanta on digère mieux ?
En 2009 et 2012, j’étais à fond dedans, j’aurais eu du mal à digérer. Trois jours avant de partir, on était en isolement à Paris pour le Covid. Quelques heures avant le départ, on nous prête un téléphone pour 5-10 minutes, j’appelle ma femme et elle me dit : “Mon père vient d’entrer à l’hôpital, il est dans le coma, il en a pour quelques jours.” Ce n’était pas du tout prévu.
J’aurais pu dire non, mais j’étais tellement chaud et pris par cette aventure que j’ai dit : “Je pars.” Dans ma tête, je n’étais pas comme j’aurais dû être. Je le regrette aujourd’hui. C’est dommage, parce qu’il y avait moyen de faire un bon truc. Mais j’étais trop pensif. Par rapport à la période et à ce qu’il s’est passé, je ne suis pas déçu d’être sorti du jeu.
“J’y suis allé un petit peu fort dès le départ”
Si tu étais resté dans le jeu, le stratège que tu es aurait pu voter contre Claude ou Teheiura ?
Je n’aurais pas été prêt à voter en début d’aventure contre Claude ou Teheiura, contrairement à 2009 ou 2012 où je n’en avais rien à foutre. Quand j’ai vu au conseil que ni les deux ni Laurent n’avaient voté contre moi, si j’étais retourné dans le jeu, je n’aurais jamais pu voter contre eux. C’était peut-être une stratégie de leur part, au cas où je revenais, car Claude n’est pas fou, c’est le patron de Koh-Lanta.
De ton point de vue de désormais triple candidat, comment tu juges cette édition All-Stars ?
On voit encore un petit peu trop que des gens sont protégés, donc ils sont sûrs de ne rien craindre. Aujourd’hui, un candidat comme Claude, tout le monde veut être copain avec lui et tu ne peux pas dire son nom devant la caméra, parce qu’il a beaucoup d’abonnés [sur les réseaux sociaux, ndlr] et ils vont se plaindre. Ceux qui sont moins cotés vont partir en premier, c’est clair pour moi.
Tu en es à ta troisième participation. Est-ce que tu peux pousser pour une quatrième ?
[Rires.] Peut-être. C’est un gros point d’interrogation. J’ai loupé un peu cette aventure, parce que j’étais beaucoup trop pensif. Mais je ne sais pas. Par contre, comme je l’ai dit à quelques amis : pourquoi ils ne font pas des binômes avec des gens qui ont marqué Koh-Lanta ?