J’ai vu l’OM s’imposer dans un contexte défavorable à Lyon, et ça fait du bien de voir le vent (enfin) tourner en sa faveur

La routourne a tourné

J’ai vu l’OM s’imposer dans un contexte défavorable à Lyon, et ça fait du bien de voir le vent (enfin) tourner en sa faveur

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JEFF PACHOUD / AFP

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Par Abdallah Soidri

Publié le

Une sensation bizarre de voir son club de cœur s’imposer face à un rival malgré des circonstances franchement défavorables.

Soutenir l’Olympique de Marseille n’est pas un long fleuve tranquille. “Un jour tu ris, un jour tu pleures”, chantaient Julio Iglesias puis Booba : ces mots sonnent comme un parfait résumé de ce qu’on vit au quotidien en tant que fan de l’OM. Mais ce dimanche, lors du match de la 5e journée de Ligue 1 à Lyon, on a eu droit aux rires, aux pleurs et aux deux à la fois dans cette rencontre renversante. On le sait, les déplacements en terre rhodanienne ne réussissent que très rarement aux Phocéens avec seulement une seule victoire depuis 2007, le 23 avril 2023 (1-2) au Parc OL. Avant la rencontre, la confiance était au max grâce au bon début de saison des hommes de Roberto De Zerbi et à son football attrayant. Mais dans ce genre d’affiche, l’état de forme ne compte pas.

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J’allume la télé, déjà un rouge

Sixième minute de jeu, les premières choses que je vois en mettant le match sont le petit carré rouge sur la case de l’OM sur l’affichage du score puis Leonardo Balerdi regagner les vestiaires. Je comprends très vite ce qui se passe. La soirée risque d’être longue et pénible. Je connais trop mon club pour savoir qu’un miracle ne se produira pas en infériorité numérique. Mais Lyon bafouille dans le dernier geste et Marseille ne concrétise pas ses rares occasions chaudes en première période. “Alors peut-être que ça sent bon”, me dis-je, mais Valentin Rongier commet une faute de main dans la surface. Penalty pour Lyon juste avant la mi-temps. “Ah ! Shit! Here we go again.” Alexandre Lacazette face à Geronimo Rulli, et c’est le gardien marseillais qui s’impose. Peut-être que je rêve, ne me réveillez pas.

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En seconde période, le match bascule dans l’irrationnel. Duje Caleta-Car, un ancien de chez nous, ouvre le score pour Lyon pendant que je finis de plier mon linge. Ça sent mauvais, j’hésite à finir ma soirée en scrollant sur TikTok, mais mon instinct me dit de rester devant l’écran. Masochisme ou supporterisme, l’avenir me le dira bien assez vite. Un gros quart d’heure plus tard, Pol Lirola, que je n’avais même pas vu entrer en jeu, égalise sur une belle combinaison. L’arrière droit se mue ensuite en passeur pour Ulisses Garcia l’arrière gauche sur le but du 2-1. Peut-être qu’on est Liverpool, je ne sais pas.

Ça n’arrive pas qu’aux autres

Les minutes défilent, ça sent bon la victoire. Dans le temps additionnel, Rayan Cherki, entré dix minutes plus tôt, crucifie Rulli pour offrir l’égalisation à l’OL. En regardant l’attaquant célébrer en enlevant son maillot, je me dis que 2-2 n’est pas un si mauvais résultat compte tenu de la physionomie du match. Mais je n’ai même pas le temps d’accepter ce score que les dieux du foot changent le scénario. Quasiment sur l’engagement, Jonathan Rowe profite d’une mauvaise relance du gardien lyonnais pour décocher une magnifique frappe qui finit au fond de ses cages. Comment ça on pose une clim géante au Parc OL, à 10 contre 11 qui plus est, alors qu’on a l’habitude de se les manger ? D’habitude ça n’arrive qu’aux autres.

Je repense à toutes ces fois où j’ai vu mon club de cœur se faire remonter au score ou perdre dans les derniers instants face au PSG, à Lyon, à Bordeaux, en Coupe de France ou d’Europe, et je savoure ce succès inattendu. Dans des circonstances franchement défavorables, le vent a tourné en faveur de l’OM face à un adversaire qui a généré beaucoup de frustration ces dernières années. “Enfin !” serais-je tenté de dire. “Pour les gens comme nous, les rêves n’existent pas”, a un jour déclaré Gennaro Savastano dans Gomorra. Mais ça, c’était avant.