Officiellement, le parc ouvre entre 8 h 30 et 9 heures. Officieusement, mes besties, aka TikTok et les sites spécialisés, me l’ont dit, répété, affirmé : il faut venir au parc Universal d’Osaka le plus tôt possible. À 7 heures minimum, afin de profiter au mieux et sans temps d’attente aberrant de l’espace star du parc : le land Super Nintendo World. En vacances au Japon (un autre rêve de gosse), je ne pouvais pas louper l’occasion de voir Mario, Luigi, Toad et Peach en vrai, surtout après avoir admiré les décors et les attractions partout sur les réseaux depuis l’ouverture du land en 2021 (#FOMO). J’y suis donc allée plus déterminée que jamais, le sac rempli de snacks achetés dans un konbini (eh ouais, les reufs, presque corporate), l’anxiété grandissante.
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Mission commando
Pourquoi j’étais anxieuse ? Parce qu’aller au land de Mario a tout d’une mission commando, à en croire les experts de parcs qui ont vlogué leur expérience sur les réseaux. En gros, il y a trois possibilités. Première option : aller avec candeur et espoir au parc à l’heure d’ouverture indiquée sur le billet. L’appli Universal, obligatoire pour ce jour, propose de réserver (gratuitement) son entrée dans le land de toutes les convoitises à une heure précise. Problème, les places ne sont pas illimitées, il est donc possible d’accéder au parc sans avoir son précieux sésame. Deuxième option : acheter un fast pass pour minimum quatre attractions (hors de prix, entre 70 et 80 euros alors que l’entrée n’en coûte “que” 50), qui garantit de facto l’accès. De mon côté, flemme, mon voyage m’a déjà coûté un rein et un poumon, j’étais un rat en mode survie. La troisième option est donc la meilleure : venir le plus tôt possible et tracer pour choper une entrée sans passer par l’app ou un fast pass.
Le hic, c’est qu’on était plusieurs centaines à avoir eu la même “idée” et à être animés par la même motivation qui frôle l’obsession. Dès 6 h 30, le métro en direction du parc est déjà bondé de personnes avec la casquette de Mario ou Luigi. Donc quand les opérateurs nippons nous laissent enfin entrer, j’ai déjà chaud, nappée de sueur et pleine de stress. Miam. Je ne capte pas trop ce qui suit. Tout le monde court, sans réfléchir. Je suis le mouvement bêtement, ralentissant au gré de mon souffle court et des trottoirs glissants. Le personnel est débordé mais pas surpris, j’imagine que c’est le même cirque tous les matins. Il se trouve que le land Mario est à l’opposé de l’entrée. Tout le monde me dépasse, cette course est lamentable, j’ai le dos trempé alors qu’il fait à peine 6 °C. J’imagine déjà que c’est cuit. Sauf que même pas, je vois le fameux tunnel vert au loin. Miracle ! Un opérateur me fait un grand sourire et me laisse passer malgré le trafic déjà bien saturé à l’intérieur de la zone. Nous y est.
Immersion totale (coucou, les plantes Piranha et les Goomba)
Et je ne sais plus où donner de la tête. C’est comme si j’étais entrée dans le jeu. Les couleurs pètent, c’est magnifique. Je vois un Goomba par-ci, une plante Piranha par-là, le château de Bowser dans un coin. Surtout, le décor est interactif, à condition d’avoir acheté un bracelet pour, ce que j’ai évité, toujours en mode rat comme dit plus haut, tu connais. J’observe des voyageurs solo, moins radins que moi, se défouler sur des minijeux, des familles récolter des pièces en bourrinant sur des blocs, d’autres taper leur meilleure pose. Je les imite, fais une moue maladroite et candide, trop contente d’être dans ce fantasme ambulant pour geeks nés dans les années 1990.
@shellyjohnsson Super Nintendo World (Mario Land) #mario #land #rollercoaster #japan #osaka ♬ son original - Shelly
J’ai laissé durer le suspense assez longtemps, donc je serai très honnête, au risque de vous surprendre : les attractions n’ont vraiment rien d’extraordinaire ! Dans cette extension du parc, deux sont proposées. L’une est une balade à dos de Yoshi. Très tranquille, elle permet surtout de souffler et d’avoir une vue d’ensemble sur les décors qui dégueulent de détails. Ultrafamiliale, elle est souvent blindée et demande donc une attente d’au moins une heure. J’ai passé mon tour au profit de l’attraction Mario Kart: Bowser’s Challenge, ou la promesse de faire une course en évitant soigneusement les carapaces in real life, qui, surtout, n’affiche que trente minutes d’attente. Preuve que ça valait définitivement le coup de courir à en perdre cinq kilos d’eau. Nouvelle (petite) déception. L’attraction, en 4D, n’offre pas une expérience de karting à proprement parler. Dommage ! Vous êtes dans un parcours linéaire et avez pour mission de dégommer tout ce qui bouge pour marquer le plus de points. La 3D est néanmoins réussie et certains passages sont vraiment jouissifs, bien que manquant un peu de pics de vitesse. Mention spéciale aux opérateurs avec une tenue de racing qui me fait vraiment envie mais qui demeure hélas introuvable dans les boutiques.
@shellyjohnsson Mario Kart IRL #japan #mario #mariokart #rollercoaster #japan #universalstudios ♬ son original - Shelly
La promenade achevée, je sors direction le restaurant de Toad. Il est environ 10 heures du matin et, avec le jet lag, c’est pour moi l’heure idéale pour manger des pâtes. Comme partout ailleurs dans ce parc, il y a déjà une file d’attente estimée à 45 minutes. Mais très honnêtement, on ne la voit même pas passer tant les décors fourmillent de petites interactions plus qu’appréciables. Mario oblige, j’opte pour des spaghettis à la bolo et un tiramisu, histoire de faire honneur à l’Italie onirique du plombier. C’est plutôt cher pour ce que c’est, les proportions ne sont pas dingues et le tiramisu est surtout un biscuit avec de la crème, mais qu’importe, c’est bien trop mignon et instagrammable pour que je fasse la fine bouche (ne me jugez pas, la beauté du Japon m’a rendue faible).
@shellyjohnsson Spaghettis and tiramisu at Toadstool Cafe (Universal Japan) #japan #food #mario #supernintendoworldjapan #universaljapan #restaurant ♬ son original - Shelly
Mon repas achevé, je sors du land plein à craquer de nouveaux visiteurs. Chaque attraction affiche désormais deux heures d’attente. De mon côté, j’ai fait le tour des lieux mais j’en profite pour faire quelques ultimes photos mentales, car je ne suis pas bien sûre de revenir de sitôt – pour information et si jamais, il existe également un land Mario dans le parc Universal de Los Angeles depuis février 2023. Et vous l’aurez compris, toute sortie du land Mario est définitive ! Je fais un petit signe de tête à Peach en train de poser avec des enfants. Elle ne me cala pas. Mais comment pourrais-je lui en vouloir ? Je suis bien trop piquée par les lieux. Même si, désormais, tout le reste du parc m’attend.