Tout d’abord, il faut savoir deux choses sur moi : je suis nulle en anglais et je lis toujours les trucs en diagonale (sauf les livres car je suis sapiosexuelle). Du coup, j’avais quelques notions de ce qu’il fallait faire grâce à mon collègue Robin que j’avais un jour entendu parler de balle de tennis et de doudoune, et grâce à la lecture approximative de ce qui se trouve sur l’étiquette de ma doudoune que j’adore. D’ailleurs, cette étiquette n’était pas uniquement en anglais, je suis de mauvaise foi. Mais j’avais vu les mots “culbutage, balle de tennis, séchage ok” donc, tout d’abord, j’ai ri à cause du mot “culbutage” (j’ai 14 ans d’âge mental), puis je suis allée commander des balles de tennis sur Amazon. Même pas 6 balles les trois balles Dunlop, j’ai l’impression d’avoir fait une affaire.
À voir aussi sur Konbini
Me voilà donc à insérer dans ma machine à laver (qui fait aussi sèche-linge, c’est important de le préciser) ma doudoune avec mes trois balles de tennis, sous les yeux fascinés de mon fils et sous les yeux soûlés de mon mec qui n’ose même pas me demander ce que je fous là, et qui passera juste le reste du week-end à m’appeler Guy Forget. Je mets ma lessive, mon adoucissant et j’hésite un peu sur le programme. Un délicat à 30 °C, ça devrait passer, et je réduis pas mal l’essorage. Le sort en est jeté.
Je stresse pendant l’heure et demie qui suit. Puis la sonnerie stridente de ma machine retentit, je n’ose pas ouvrir le hublot. Mon mec me regarde du coin de l’œil, prêt à se foutre de ma tronche. Il n’est pas déçu quand il aperçoit ma mine déconfite en sortant ma doudoune chérie de la machine : elle est toute plate et flétrie, les plumes d’oie semblent s’être conglomérées en un vieux pâté dégueu en bas du manteau. Je fais genre que tout va bien pour ne pas perdre la face : “Nan mais c’est bon, après le séchage ça ira bien”, et je mets le tout à sécher sur un cintre, sur mon balcon.
Je me repose sur le canapé, et je me mets à réfléchir. C’est quoi, le secret ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire de balle de tennis si les plumes restent soudées comme ça ? Comment puis-je réparer ça ? Je n’ose pas ouvrir Google, pour une fois, de peur de me rendre compte que j’ai vraiment fait de la merde. Je retourne sur le balcon, je fais mine d’arroser les plantes mais je relis COMME IL FAUT l’étiquette. “Séchage par culbutage avec balles de tennis neuves”. MAIS QUELLE CONNE !!! Tout s’éclaire : c’est au séchage que les balles font leur magie, logique, le temps que les plumes sèchent, pour mieux les répandre dans toute la doudoune !
Je rouvre la machine, je mets la doudoune, les balles, et je fais un petit cycle test de 30 minutes ! Je me précipite pour rouvrir le hublot à la première sonnerie, et là : c’est toujours pas ça… La doudoune reste un peu flétrie maiiiiiis je sens que les plumes n’ont pas encore séché à l’intérieur. Je dis à mon mec, devant son regard toujours aussi moqueur, que je suis sur la bonne voie ; il pouffe de rire. Je remets un cycle court, et là, miracle : LA DOUDOUNE REDEVIENT PEU À PEU DOUDOUNE. J’ai peur de refaire une connerie en lançant un troisième cycle de séchage et de me retrouver avec une doudoune taille 4 ans, donc je finis par la laisser sécher à l’air libre, m’apprêtant à la frapper au besoin avec des balles de tennis à la main le lendemain matin.
On est le lendemain matin. Ma doudoune va bien. Elle a retrouvé de sa superbe. Je la secouerai comme un pommier dès que je la mettrai, mais la technique des balles de tennis marche : il faut juste le faire pour le séchage. Moralités de l’histoire : ne cédez pas aux moqueries de vos mecs, mes puces, et lisez bien les étiquettes en entier ! Bises, Bree Van de Kamp.