Le concept de Black-owned est directement issu d’un mouvement majoritairement afro-américain qui consiste à acheter et à investir chez les Noirs. Ça peut choquer dans un contexte sociétal français, mais en Amérique, beaucoup le voient comme une façon de lutter pacifiquement contre les inégalités. Au début des années 1900, le Buy Black est vital puisque les lois Jim Crow interdisent aux Africains-Américains d’aller dans des lieux et des magasins fréquentés par les Blancs. Alors, des entrepreneurs ségrégués développent leurs propres commerces et poussent leurs semblables à faire de même et/ou à y investir. Avec le temps et la continuité des discriminations, du racisme et des injustices, le concept s’est pérennisé et a dépassé les frontières américaines pour devenir un phénomène mondial.
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Aujourd’hui, on vous a sélectionné quatre marques Black-owned dont les produits nous ont clairement fait de l’œil et que vous allez sans doute aussi adorer.
#1. Hanifa et ses mannequins fantômes
Nous sommes en 2020, en pleine pandémie du Covid-19. La moitié du monde est en quarantaine et les défilés s’annulent les uns après les autres. Alors, les créateurs et autres directeurs artistiques rivalisent d’ingéniosité pour rester en top tendance. Mais c’est Anifa Mvuemba, une jeune créatrice congolaise, qui va marquer l’Histoire de la mode à jamais.
Dans un live Instagram, elle fait défiler des mannequins fantômes en 3D. Une vraie révolution dans un univers où l’avenir et l’utilité des fashion shows – qui coûtent et polluent beaucoup – sont tous les jours remis en question. Sa nouvelle collection, qui deviendra instantanément virale, est sexy, toute en courbes et textures. Le monde est conquis.
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Les pièces qu’on veut là, tout de suite :
- La Iggy Mini Dress qu’on met pour une soirée chaude où on enchaîne petit concert en plein air et restaurant ayant pignon sur rue.
- La Lorin Contour Knit Gown, parfaite pour un dîner qui compte avec une personne à la voix de velours, comme Gabriel dans la chanson de Carla Bruni (qu’on écoutait avant qu’elle ne devienne une femme de politicard réac, bien sûr).
#2. Arte Antwerp, ce que la Belgique fait de mieux
Si on parle souvent de la Belgique pour ses excellents artistes et ses excellentes frites, il ne faut pas oublier que nous sommes avant tout la nation de la mode. Et je pèse mes mots. Nos Six d’Anvers – Dirk Bikkembergs, Ann Demeulemeester, Dries Van Noten, Dirk Van Saene, Walter Van Beirendonck et Marina Yee – ont métamorphosé l’univers fashion et la façon de penser le vêtement. Et peut-on vous parler d’Anthony Vaccarello ? De Raf Simons ? De Martin Margiela ? Kris Van Assche ? Diane Von Fürstenberg ?
Il n’y a rien à dire, la Belgique a un don pour faire pousser, comme des champignons, les créateurs talentueux. Et à Anvers, on ne parle presque que de Bertony Da Silva, la tête pensante derrière le label Arte Antwerp. Streetwear mais pas que, la marque est tout aussi attirée par le monde de l’art que par celui du tailoring et de workwear, et bien sûr, on adore.
Les pièces qu’on veut encore et toujours :
- La Joey Heart Puffer pour chuchoter à qui veut bien l’entendre qu’on a un petit cœur tendre (et à prendre ?) bien caché derrière cette doudoune.
- L’ensemble Jones/Jonas Flowers parce qu’il nous rappelle que Laurent Voulzy n’est pas qu’un chanteur de kermesse et que le monde a bien besoin de plus d’enthousiastes qui chantent la paix avec une guitare en chemise blanche ouverte.
#3. Telfar et les sacs de nos rêves
Le week-end dernier, en plein date semi-romantique, un homme – dont je tairai l’identité – m’a demandé si mon mini-sac rose bonbon était un Sergio Tacchini. Ça aurait pu parce que j’adooooore les survêts de la marque italienne mais non, c’est un Telfar. Tu ne connais pas ? Seigneur ! Laisse-moi t’expliquer.
Alors, Telfar est la marque de Telfar Clemens, un designer libérien-américain, que le monde de la mode adore. Il a remporté le CFDA/Vogue Fashion Fund en 2017 et en 2019, et en 2020, le CFDA American Accessories, c’était pour lui. Bref, j’arrête de faire ma Wikipédia, mais Telfar c’est vraiment la marque Black-owned que tout le monde s’arrache, de Beyoncé à ta voisine du 7e. C’est un peu logique, puisque le créateur a toujours mis un point d’honneur à rendre le luxe accessible. Ce n’est pas quelqu’un de bien Clemens, quand même ?
Tout ça pour dire que Telfar fait aussi des durags, des bijoux, des chaussures, des chapeaux… mais on ne va pas se mentir, ici on se damne pour leurs sacs. Lesquels ?
- On prend un des sacs de la collaboration Telfar x Ugg. N’importe lequel. Si on peut, on les prend tous. Sinon, le plus petit nous convient totalement. On met quoi dedans ? Sa carte de crédit et un gloss, bien sûr. Vous avez besoin de quoi de plus ?
- Le Telly Jelly Bag qu’on prend en brun et qu’on accorde à toutes nos tenues. Parce qu’il y en a maaaaaaarre de la concordance des couleurs.
#4. Ami Colé, le maquillage qui a un goût de Sénégal
La marque porte le nom de la mère de la créatrice Diarrha N’Diaye qui est née à Saint-Louis, une ville côtière située au nord-ouest du Sénégal et réputée pour son incroyable riz au poisson. Elle déménage à Harlem, à New York, et y ouvre un salon de coiffure. Diarrha N’Diaye expliquera que le salon de sa mère est vite devenu un sanctuaire où les femmes noires de tous les horizons venaient parler conseils beauté, musique d’actualité, politique… Et c’est ce brassage de cultures et de mélanine que Diarrha N’Diaye a voulu incorporer dans sa marque de maquillage. Peut-on dire que c’est réussi ? Un grand oui !
Du coup, on veut quoi ?
- Le Lip Treatment Oil, parce que si on peut se nourrir les lèvres tout en ayant un effet glowy pas collant, qui sommes-nous pour refuser ?
- La Skin Melt Loose Powder parce que vous ne savez pas à quel point c’est dur de trouver une poudre fixatrice qui n’a pas un fini terne et qui ne vous laisse pas des petites ridules à la Fétide Addams en dessous des yeux. Et en plus, il y a de la graine de baobab dedans. I mean, ça ne s’invente pas.