Ouais, hein… pourquoi d’abord ? Pourquoi tant de haine sur les réseaux sociaux à l’encontre du dernier jeu de football de Konami, qui a choisi le format free-to-play, donc gratuit à son lancement, pour se démarquer de FIFA, au point d’en faire le pire jeu sur la plateforme Steam. La vérité est au bout de cet article.
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Parce qu’on nous avait promis une révolution, pas une régression
Bah oui. Appelons un chat, un chat. Il y a un peu plus d’un an, Konami, l’éditeur-développeur de la licence PES, communiquait sur le futur de son jeu de football, concurrent historique de FIFA, en montrant des images furtives de Lionel Messi avec un tout nouveau moteur, l’Unreal Engine 5. Et ça dépotait un max. Le discours, par le biais d’un communiqué of course, était le suivant : “L’industrie du jeu vidéo est à l’aube d’une nouvelle génération de consoles et nous avons la conviction que c’est le moment idéal pour partager certains de nos projets pour la franchise PES. Nous avons ainsi l’immense plaisir de vous annoncer que nous travaillons dur à un titre de football de prochaine génération qui nous permette de pleinement reproduire notre concept clé, ‘The Pitch is Ours’. Ce titre est en cours de développement avec un moteur mis à jour qui nous permettra de vous épater avec d’impressionnantes améliorations dans tous les aspects du jeu. Préparez-vous pour des modèles et animations de joueurs plus réalistes, un moteur physique amélioré, des graphismes photoréalistes et bien plus encore”.
Résultat des courses : un an après, ce n’est pas un titre de prochaine génération mais un free-to-play jouable sur toutes les plateformes vidéoludiques du marché, à savoir consoles, mobiles et tablettes, que Konami nous a finalement proposé. Logique de marché ou non, le projet n’est plus du tout le même. Comment proposer un jeu exigeant techniquement et graphiquement sur consoles next-gen (comme cela aurait dû être le cas donc) sur des supports moins performants, sans baisser le niveau de qualité du titre et ce, à tous points de vue ? Ceux qui s’étaient gentiment contenté d’une version réactualisée de PES 2020 ces derniers mois (eFootball PES 2021 Season Update), sont forcément tombés des nues.
Parce qu’ils ont massacré Lionel Messi (Pirates !)
Pas touche à la Pulga. Encore moins quand celle-ci est votre égérie. Et oui, cela faisait forcément tache de rater graphiquement le joueur qui est censé aider à la promotion de votre jeu. Malheureusement, Lionel Messi n’a pas échappé aux gros soucis graphiques que présente eFootball 2022.
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Les expressions faciales de l’Argentin sont horribles et s’il n’a toujours pas marqué en Ligue 1 (du moins au moment de la rédaction de cet article), nul doute qu’il ne tire pas la tronche comme on a pu le voir ici et là sur le Net. C’est un comble, car Messi n’est pas la seule star à avoir été foirée. Son rival de toujours, Cristiano Ronaldo, est logé à la même enseigne (au moins, comme ça, personne n’est jaloux). C’est un comble, encore, car la modélisation des joueurs a longtemps été le plus gros point fort de la licence PES. Dur de voir ce modèle de photo-réalisme tomber aussi bas aujourd’hui.
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Parce que c’est quand même bien buggé hein
On va être honnête avec vous : ici, lors de nos différentes parties, nous n’avons pas recensé un seul bug aussi majeur et incroyable que ceux vus sur le Net. Hormis un joueur qui en a littéralement traversé un autre en voulant aller le féliciter pour son but. Ce qui, en soi, est déjà énorme, n’est-ce pas. Mais vu tout ce qui a été répertorié ces derniers jours, difficile de faire l’autruche : un arbitre qui va s’enterrer sur le terrain, Manuel Neuer qui se met à prier (pour l’avenir du jeu peut-être), et même une étoile au maillot du PSG. Si eFootball a vu l’avenir du club parisien en Ligue des champions, tant mieux. Mais pour le moment, cela fait plus tache qu’autre chose.
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Quant au jeu en lui-même, manette en main, certains faits ne sont pas exempts de tout reproche. L’inertie des joueurs est importante, probablement trop, puisqu’elle nuit à une certaine fluidité. Et le jeu de passes est lui assez douteux, avec un dosage inégal et des joueurs qui s’écartent tous seuls de la trajectoire du ballon parfois.
Parce qu’il faut patienter encore un mois et demi pour vraiment jouer
Sorti jeudi dernier, eFootball communiquait déjà sur une grosse mise à jour à venir en novembre prochain, avec le contenu additionnel et logiquement définitif du jeu. Mouais. Là encore, la com’ est douteuse. Tout comme la façon de procéder. Pourquoi ne pas avoir repoussé la sortie officielle directement à ce mois de novembre ? Pourquoi s’être précipité, surtout pour un projet aussi neuf, inédit dans l’histoire de la licence et inédit aussi dans l’histoire d’un jeu de football ? Pour rappel, lors du lancement d’eFootball PES 2020, il avait fallu attendre la mi-octobre pour avoir droit au correctif qui allait faciliter la jouabilité en ligne du titre. Ce n’est donc pas la première fois qu’on joue la montre après lancement du côté de Konami. Quitte à frustrer la communauté.
Le risque de se prendre une claque existait mais il était encore plus conséquent face à un FIFA certes loin de tout reproche, qui avait beaucoup à pardonner mais qui a fait l’effort cette saison de proposer un habillage next-gen. Forcément, le différentiel entre les deux stratégies était énorme. Et puis, pour que la mayonnaise prenne, il aurait fallu proposer un contenu qui tienne un peu plus en haleine que de simples défis de matches en ligne à accomplir. Du moins quand les serveurs permettent de rencontrer un adversaire en ligne. Car ce qui devrait faire la force d’eFootball, à savoir un mode similaire à FUT (plutôt une version améliorée de MyClub, qui existait déjà dans les précédents épisodes), n’arrivera pas avant un petit moment maintenant. Mais d’ici là, est-ce que les défenseurs du titre auront encore la patience d’attendre ?
MAIS, il y a encore de l’espoir (vraiment ?)
On allait évidemment finir cet article par une note positive. Parce que ce n’est pas fini tant que la cloche n’a pas sonné… oups, on s’est trompé d’univers là. Mais l’idée est la même. Oui, cela paraît compliqué voire impossible de réparer toutes les bêtises vues ces derniers jours en quelques semaines. Mais Konami n’a pas le choix : sa grosse mise à jour de novembre sera attendue. Elle achèvera ou elle redressera le jeu, c’est selon. Mais elle aura le mérite d’être l’ultime carte à abattre pour le développeur japonais. Et puis, eFootball n’est pas aussi dégueulasse manette en main que certains l’affirment. Son gameplay est bancal, les sensations sont absentes, c’est vrai et on se demande comment on a pu passer d’une bêta sympa cet été à cette version cet automne. Mais il est perfectible. Du moins on l’espère. Dans le cas contraire, il n’y aura plus vraiment de raisons de se demander pourquoi le monde est aussi méchant avec eFootball 2022 dans quelque temps…