Inamovible suppléant d’Antoine Dupont en équipe de France, Maxime Lucu a attendu son heure : le demi de mêlée de Bordeaux-Bègles, qui n’a jamais perdu avec les Bleus, tient la corde pour débuter face à l’Italie, à Lyon, pour le dernier match de poule de la Coupe du monde.
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Comment remplacer le meilleur joueur du monde victime d’une fracture de la mâchoire et attendu au mieux pour les quarts de finale ? Le sélectionneur Fabien Galthié n’a pas encore officiellement tranché entre Maxime Lucu et Baptiste Couilloud. Mais c’est bien l’expérimenté n° 9 de l’UBB (30 ans, 17 sélections) qui semble avoir pris le meilleur sur le Lyonnais (25 ans, 15 sélections).
“Lucu et Couilloud se partagent les qualités d’Antoine Dupont : Maxime est un peu plus gestionnaire que Baptiste, qui est plus offensif, plus puncheur”, détaille pour l’AFP Guy Accoceberry, demi de mêlée international (19 sélections entre 1994 et 1997), troisième de la Coupe du monde 1995.
“Maxime a un très bon jeu au pied, utile dans le jeu d’occupation ou même pour buter. C’est aussi un très bon défenseur, comme Antoine. Il a une bonne lecture du jeu, il est toujours bien placé, notamment sur le deuxième ou le troisième rideau”, a ajouté l’un des signataires du Grand Chelem avec les Bleus dans le Tournoi des cinq nations 1997.
Appelé dès le début du mandat de Fabien Galthié, Lucu a dû attendre d’avoir 28 ans pour connaître sa première sélection, chez lui à Bordeaux, lors d’une victoire sereine devant la Géorgie (41-15) en novembre 2021. Depuis, le demi de mêlée girondin s’est installé dans le rôle de doublure de la superstar : en 17 sélections, il n’a été titulaire qu’à cinq reprises et inscrit cinq points. Lors du Grand Chelem de 2022, Lucu a disputé les cinq matches, tous dans la peau d’un finisseur, pour 37 minutes cumulées de temps de jeu.
De Pro D2 au Mondial en quatre ans
Dans le même temps, Couilloud a lui aussi connu cinq titularisations internationales (20 points). Mais, qu’importe les statistiques, Lucu est devenu le porte-bonheur des Bleus, qui n’ont jamais perdu quand il était sur la feuille de match. “Maxime Lucu a peut-être plus d’expérience dans le collectif. Couilloud a d’autres capacités physiques donc il essaie de faire un peu plus la différence et ça se comprend quand on est plus vif, plus costaud… Maxime reste fondu dans le collectif, c’est un éjecteur, un passeur, un animateur”, tranche de son côté Dimitri Yachvili dans un entretien accordé à l’AFP.
“De toute façon, on aura besoin des deux contre l’Italie. Peut-être dans un premier temps, il faudrait faire débuter Maxime Lucu pour mettre du rythme, pour organiser le jeu… pour faire entrer Baptiste Couilloud ensuite pour apporter, j’espère, quelques étincelles si le score n’est pas déjà scellé”, ajoute l’ancien demi de mêlée international (61 sélections entre 2002 et 2012), devenu consultant pour France Télévisions. Autre avantage pour Lucu, il sera associé à la charnière à son partenaire à Bordeaux-Bègles, l’ouvreur Matthieu Jalibert, qui a enfilé le costume d’un autre blessé, Romain Ntamack.
Un sacré pied de nez pour Maxime Lucu qui, il y a quatre ans, évoluait en Pro D2 et avait observé les Bleus échouer en quarts de finale au Japon, devant la télévision avec ses partenaires de Biarritz. “C’est vraiment un rêve”, a-t-il un jour raconté à l’AFP.
“Quand je débarque en Top 14, ce n’est pas pour chercher les Bleus. Je voulais juste performer car c’était un rêve pour moi. L’équipe de France était tellement loin. C’est arrivé après les six premiers mois avec Bordeaux. J’ai vu mon nom circuler au mois de décembre 2019 après La Rochelle, je me suis dit ‘Putain, ça vient vite !'”, avait-il poursuivi. Tellement rapide qu’il est devenu le talisman des Bleus.