Avec l’embauche de Christopher Raeburn comme directeur artistique, la marque a de nouveau prouvé qu’elle ne cesse de se réinventer. À cette occasion, retour sur l’histoire de son modèle emblématique : la Yellow Boot.
À voir aussi sur Konbini
Réputée à l’international pour sa fameuse Yellow Boot, Timberland s’impose un peu plus chaque jour dans le monde de la mode. Un succès particulièrement surprenant pour les frères Swartz, qui avaient conçu la Yellow Boot en 1973 à des fins utilitaires. À l’origine, le modèle avait ainsi pour but d’améliorer les conditions de travail des ouvriers et des bûcherons. Seulement, au cours des années 1990, la culture rap s’en est emparé et a fait d’elle l’iconique chaussure que l’on connaît actuellement.
L’année dernière, la Yellow Boot fêtait ses 45 ans. Un anniversaire marquant que Timberland a souhaité fêter lors du festival Bread and Butter organisé par Zalando, à Berlin. On en a profité pour rencontrer Christopher Raeburn, le nouveau directeur artistique de la marque, afin de comprendre tout l’engouement suscité par ces bottes encore aujourd’hui.
Timberland (dont on pourrait traduire le nom par “terre de bûcherons”) est l’histoire d’une famille de grands passionnés. Tout commence en 1918, lorsque Nathan Swartz commence à travailler en tant qu’apprenti cordonnier à Boston, dans le Massachusetts. Des années plus tard, à partir de 1953, son expérience et son talent l’amèneront à racheter le chausseur historique Abington Shoes Company. L’occasion pour lui de bâtir un empire familial, en faisant entrer ses deux fils, Herman et Sidney, au sein de son entreprise. En 1968, il prend sa retraite et lègue ses biens à ses enfants, qui décident de poursuivre les recherches qu’il a entamées.
L’objectif principal est de baisser le coût de fabrication des chaussures, tout en créant un produit imperméable et robuste. Après des années d’acharnement et de tests, ils parviennent à concevoir, en 1973, la première botte vraiment imperméable. Cette chaussure n’est autre que la Yellow Boot, qui arbore le fameux logo représentant un chêne américain. Cette botte est “fabriquée avec un cuir nubuck pleine fleur jaune blé, des coutures scellées renforcées, une semelle intermédiaire soudée par injection, une semelle extérieure crantée et une doublure en cuir de ganterie”, explique le site de la marque.
De la forêt au ghetto
Si ce premier modèle visait les ouvriers et les travailleurs en plein air, vingt ans plus tard, toute une génération de rappeurs – à l’instar de Boot Camp Clik, du Wu Tang Clan, Notorious Big, Nas, Tupac ou encore Jay Z –, se la réapproprie. Aujourd’hui encore, des artistes tels que Pharrell Williams, Drake, A$ap Rocky et Kendrick Lamar, se laissent séduire par l’iconique chaussure.
La “Timbs” a ainsi traversé les époques en devenant un fleuron de l’esthétique hip-hop des 90’s – allant même jusqu’à sérieusement concurrencer les Air Jordan de Nike, comme le rapportait en 1993 le New York Times.
“Cet engouement provient très certainement de son esthétique virile et authentique. Conçue comme une botte de travail, elle a été choisie car elle dégageait quelque chose de fort. C’était un moyen de communiquer qui vous étiez”, explique l’équipe Timberland.
D’ailleurs, plusieurs artistes iront même jusqu’à célébrer la marque dans leurs morceaux. C’est notamment le cas de Notorious Big avec son morceau “Hypnotize”, Nas avec “The World Is Yours”, ou encore Appolo Brown et Joell Ortiz avec “Timberlan’d up“.
Enfin, Timothy Zachery Mosley a choisi de prendre comme nom de scène “Timbaland”, en hommage à la chaussure. Accessoire ancré dans la culture urbaine, la Yellow Boot de Timberland est plus que jamais remise au goût du jour avec le grand retour de la mode des 90’s.
Éthique écolo
Si de nombreux citadins aiment cette marque, rappelons que Timberland continue à s’adresser aux amateurs de grands espaces, et a donc toujours tenu à afficher des valeurs écolos. En octobre dernier, la marque au chêne annonçait ainsi le recrutement de Christopher Raeburn comme directeur artistique.
Un choix qui fait sens, puisque Christopher Raeburn a créé une marque portant son nom et qui est devenue synonyme d’écoresponsabilité et de design intelligent. Sa philosophie de création s’articule autour de trois piliers : “remade” (refait), “reduced” (réduit) et “recycled” (recyclé).
Des valeurs qui vont dans le sens de l’engagement de Timberland d’augmenter progressivement son utilisation de matériaux recyclés, organiques et renouvelables. Le designer travaillera à la fois en partenariat avec les différentes équipes de la marque, afin qu’elle soit “à la pointe de l’avant-garde en repoussant les limites du design, tout en respectant son patrimoine”, explique le designer.
Sortir des sentiers battus
Le 7 janvier, pendant la Fashion Week de Londres, Christopher Reaburn dévoilait sa première collection Timberland, avec des chaussures, vêtements et accessoires. Conformément à sa philosophie, le créateur a travaillé à partir d’anciens parachutes militaires.
Avec un style durable et une esthétique unique, cette première collection a été conçue à partir de matériaux recyclés et biologiques, dans des teintes rouges, grises, noires et olive. Une première collection novatrice qui démontre le savoir-faire de Reaburn, qui réussit à garder l’essence de la marque tout en la revisitant avec beaucoup d’ingéniosité.
Une collaboration qui annonce une nouvelle ère pour Timberland, qui souhaite garder ses classiques tout en réinventant l’esthétique première de la marque. Et si la Yellow Boot restera sa création iconique, la marque américaine prouve qu’elle ne cesse d’innover.